mercredi 12 août 2015

Charles Cicéron Sauvignon Blanc 2009, domaines Auriol, IGP Pays d'Oc

(Dégustation aux environs du premier juillet)

Un petit blanc pas compliqué pour se raffraîchir en cette période ultra-ensoleillée que nous connaissons en ce début d'été? Cette bouteille a rempli le contrat, mais pas que, parce qu'elle va s'avérer plus complète. Les blancs secs de Gascogne me plaisent mieux en général dans ces circonstances, mais puisqu'il faut sans cesse élargir ses horizons...

Il s'agit d'une cuvée "plaisir" proposée par les domaines Auriol, une sorte de regroupement de domaines familiaux basés dans le Languedoc et le Rhône Méridional. Production, négoce, c'est un ensemble dynamique qui pèse aisément pour 10 millions de cols par an, avec une forte tendance à l'export, ce qui devrait vous faciliter la vie pour trouver cette référence contrairement à certaines micro-cuvées que je vous ai présenté ici. La propriété qui nous occupe plus particulièrement aujourd'hui, c'est le château Cicéron.

Ce qui m'a plu au-delà du vin en lui-même, c'est la relative transparence sur l'élaboration de ce mono-cépage en Pays d'Oc. Site web clair et précis, qui indique notamment que les rendements sont de l'ordre de 70 hl/ha tout de même ou qu'un ajout de levures peut avoir lieu pour faciliter l'extraction des composants aromatiques lors de la vinification. Pas d'élevage sous bois non plus pour cette gamme de vins "plaisir". Les propriétaires conseillent également de boire ce vin dans l'année qui suit la mise en bouteille. Ce serait trop simple, cependant... Voyons plutôt si cette quille en a encore dans le ventre après six ans!

La réponse est un franc oui, merci probablement à la capsule à vis. On a toujours une pointe d'agrumes au premier nez, mais à l'agitation je retrouve surtout des fruits plus exotiques et tropicaux, la mangue notamment, ainsi que de fugaces notes minérales type pierre chauffée au soleil. Pas spécialement de bourgeon de cassis ou de notes végétales comme on pourrait s'attendre à en trouver dans les sauvignons de Loire, par exemple. La bouche offre un très léger perlant, ce qui compense une acidité un poil faible, un joli gras en milieu de bouche et la finale est de longueur correcte, avec toutefois quelque chose qui me perturbe autour de l'alcool, non que ce soit un vin costaud, que du contraire, mais l'impression qu'il a tout de même un peu de mal à se fondre dans le décor, ce qui, si on est un brin maniaque, gâche quelque peu l'harmonie finale. C'est toutefois loin d'être un vin dilué, et sa tenue en bouteille dans le temps m'a agréablement surpris, c'est ce qui m'a amené à vous en parler. Sans en faire des tonnes, ce jus se laisse boire tranquillement pour lui-même en terrasse, sans pousser à la grimace, ne boudons pas ces petits plaisirs de la vie! Aux alentours de 5 euros, c'est raisonnable, et un millésime plus récent devrait proposer une pointe de fraîcheur supplémentaire.

Pour terminer, quelques mots sur le fond de la bouteille deux jours plus tard après avoir été revissée et mise au fridge: Le perlant est affaire du passé, le nez est plus timide mais sans trace d'oxydation, une bonne part du fruit s'en est allé, seul le citron fait de la résistance, laissant plus de place aux accents minéraux, la finale est plus saline. Peut-être moins de plaisir immédiat, mais je le trouve plus épuré, je me sens plus en phase avec le cépage, il a toujours une tenue qui me surprend, il accompagnerait mieux les crustacés en l'état que sous sa forme initiale. La capsule à vis marque encore des points en ce qui me concerne.

Ma note globale: 83/100

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire