samedi 24 janvier 2015

Soif du Mal 2012, rouge, Jean-François Nicq, Domaine Les Foulards Rouges

Heureusement que j'étais seul pour descendre cette bouteille... non pas que je n'aime pas partager, que du contraire sinon ce blog n'aurait pas vu le jour, mais si j'avais été accompagné, c'est un magnum qu'il aurait fallu! Les vins que l'on qualifie "de soif" sont monnaie courante aujourd'hui. La plupart des domaines en proposent, souvent comme vin d'entrée de gamme. Mais il est rare d'en trouver d'aussi gourmands, surtout dans ce coin du Roussillon où les vins charpentés sont davantage à la mode. C'était dangereusement bon. Et encore, dangereux, pas tant que ça, puisqu'il s'agit d'un vin sans sulfites ajoutés. Tu fais glou, re-glou, et oh surprise, ton verre est vide.

Les Foulards Rouges, c'est Jean-François Nicq aux commandes d'un domaine de 14 hectares depuis le début des années 2000 à Montesquieu des Albères dans les Pyrénées-Orientales. Ma première rencontre avec ce domaine s'est concrétisée l'an dernier sous la forme d'une autre cuvée: les Glaneurs 2011, pur grenache si je ne m'abuse. Ce vin ne m'a pas laissé un souvenir mémorable, mais c'était bien fait et également très digeste. "Soif du Mal" par contre, classé en vin de France, m'a donné le sourire!

Le premier nez sur le goulot est si particulier que je ne suis pas certain d'avoir un rouge face à moi (j'ai pioché et ouvert cette bouteille totalement à l'aveugle). Mais une fois versé dans le verre, le doute n'est plus permis. Le nez est extrêmement séduisant, les fleurs genre pivoine et violette se partagent le bouquet à parts égales avec des fruits croquants tels la cerise, la prunelle à l'eau de vie. Point de gaz perlant à l'ouverture comme on en rencontre parfois sur les vins dits "natures", par contre une réduction légère mais palpable perturbe un peu la dégustation, pas au point d'être dérangeant mais cela nuit un peu à la pureté du fruit. Un carafage modéré ou patienter quelques heures bouteilles ouvertes permettent de se débarrasser de cette phase sans difficulté. En bouche, on retrouve les arômes cités précédemment, et c'est très souple d'emblée. L'acidité est au rendez-vous, en quantité idéale pour apporter la fraîcheur, élément central de ce vin. Très peu de tanins, et un alcool modéré (12,5%) nous emmène vers beaucoup de gourmandise en milieu de bouche, sensation qui se poursuit jusqu'à la finale fruitée et de longueur convenable. Il y a une âme dans ce vin, un petit quelque chose de pur et franc qui m'a touché. Une certaine complexité et des parfums atypiques me rendent suffisamment curieux pour ne pas m'en lasser si cette cuvée me servait de vin quotidien. Mais ce ne sera pas le cas étant donné son prix ambitieux, entre 16 et 18 euros. Mais pour un petit plaisir entre amis, c'est jouable. Les vins du domaine sont assez bien représentés en Belgique, visez A Taste Affair, The Wine Agency, et évidemment Vive le Vin. Et si vous en trouvez comme moi en solde, foncez!

Je quitte la pièce en vous laissant une petite vidéo de présentation de cette propriété, temple des cigales!

Ma note globale: 89/100

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