vendredi 25 avril 2014

Dégustation de haut vol à BioBelVin ce samedi 26 avril!

C'est un peu tard pour vous en avertir, mais si je vous en parle c'est parce que j'y ai participé ce vendredi, et je peux donc vous confirmer que ça vaut très franchement le coup! J'ai emporté quelques quilles que je vous présenterai en détail dans un futur proche à lointain selon la date d'ouverture des flacons.
En bref, 6 domaines dont les vignerons sont quasi tous sur place, une vingtaine de vins en dégustation, il y en a pour tous les goûts mais chaque cru mérite votre attention.
Samedi 26 avril de 13h à 19H au commerce (rue Delhasse, 36 – 4900 Spa
Au programme:
- des Anjou et Savennières (Loire) du domaine Loïc Mahé ; des vins d'une grande pureté et d'une belle précision.
- des Côtes du Rhône du domaine Plantevin. Jeune vigneron prometteur, plein d'ambition, évitez de lui parler des Beatles mais ne manquez pas son Rasteau!
- des Bourgogne du domaine Pelletier ; propriétaire dynamique et sympathique, vaste gamme qui va du vin de soif au vin racé en passant par le vin de terroir. Du Hautes-Côtes de Nuits remarquable autant en rouge quen blanc!
- des Bergerac du Château La Tourmentine ; leur signature "cassis" est reconnaissable entre toutes, des vins très gourmands.
- des Corbières du domaine La Cendrillon ; innovants et talentueux, une valeur sûre. Un nouveau blanc à base de quatre cépages dont le macabeu et l'albarino m'a totalement charmé!
- des Languedoc du domaine Mas des Caprices. le Fitou "Oufti", et de petites merveilles liquoreuses, à tester absolument pour conclure ce fin parcours!

Entrée: 5 euros

mercredi 23 avril 2014

Clos de la Coulée de Serrant 2009, Nicolas Joly, Savennières, Loire

Trois jours sur le Chenin du paradis...

Au fil de cet article, je vais tenter de vous faire participer à ce pèlerinage vers la perfection auquel j'ai pris part en dégustant cette bouteille tout simplement inoubliable. J'éprouve un brin de nostalgie rien que d'en parler parce que je sais que je n'en reboirai pas de si tôt, c'est le genre de grand vin que je ne peut pas m'offrir au quotidien, et même si je pouvais je ne le ferais pas, ce qui de toute façon permet de conserver d'autant mieux les instants magiques qu'il m'a procuré. J'éprouve également de la gratitude envers ma compagne qui m'a permis d'y goûter, de la gratitude envers le terroir et la conviction dans le travail effectué par le digne représentant de la biodynamie qu'est Nicolas Joly, et de la gratitude envers le vin en général, parce que cette passion qui me tient tant à cœur diffuse tant d'émotions lorsqu'on se retrouve en communion avec une telle qualité. J'éprouve enfin, je dois l'avouer, une certaine fierté, parce que je pense avoir été à la hauteur de comprendre ce vin et de l'apprécier pleinement. En effet, c'est plus compliqué qu'il n'y parait, même si j'avais été averti. Ce vin a besoin de temps pour s'exprimer totalement, et vous devrez attendre deux à trois jours après l'ouverture de la bouteille pour en profiter.

Une brève mise en situation, avant d'entrer dans le vif du sujet. La Coulée de Serrant, c'est une AOC à elle toute seule, un monopole même. 7 hectares de chenin blanc appartenant à la famille Joly sur des pentes assez abruptes donnant sur la Loire dans la zone de Savennières. L'élevage est réalisé en barriques durant quelques mois, mais quasi sans apport de bois nouveau pour accompagner sans altérer le produit.



Dès l'ouverture, j'ai droit à un premier nez sur la pomme, l'alcool de prune, genre slivovitch. En bouche, je constate un perlant assez marqué. Aussi bien au nez qu'en bouche je suis assez surpris par une telle concentration d'alcool. J'apprendrai plus tard que ce blanc en contient 15,5%! Sans être désagréable, il y a très peu de plaisir à en tirer en l'état, la finale se recroqueville sur elle-même et est assez courte. Deux bonnes heures plus tard dans le fond de mon verre, je découvre des arômes d'abricot, j'ai l'impression de sentir davantage des cailloux gorgés de soleil. Un murmure, une promesse. En bouche, une acidité tranchante et plaisante, une impression de puissance. Le vin vit, travaille, se met en place comme une troupe répétant sa mise en scène avant le grand show.

J'ai conservé la bouteille debout et rebouchée à une température ambiante. Je l'ai également consommé à température ambiante. Ce n'est pas le genre de blanc qu'on place au frigo pour l'apéro. ;-)

Le deuxième jour, le nez a peu bougé. Par contre en bouche, c'est une autre histoire. Le frisant s'est dissipé. Ça s'harmonise, ça s'équilibre, ce qui pourrait se traduire par une impression plus gourmande, plus confiturée, l'impression d'un liquoreux mais sans sucre parce qu'une légère astringence titille les bajoues. On voyage entre le vin blanc et le vin rouge avec un soupçon de cerise qui complète le tableau aromatique. On gagne nettement en longueur, et j'ai maintenant vraiment envie d'en boire. Résistons cependant... y aura-t-il encore d'autres surprises? Parce que je suis encore sceptique quant au prix de ce flacon en l'état.



Bien sûr, il y en a eu. C'est finalement presque 72 heures après le premier débouchage que le vin fut prêt. Au nez, une gamme aromatique très vaste rassemblant les arômes évoqués précédemment dans un bouquet harmonieux, la prune bien mûre mène la danse mais une kyrielle de fruits l'entourent, ainsi que des notes minérales et pâtissières complètent le tableau. On hume beaucoup moins l'alcool, et aucune trace d'oxydation. En bouche, c'est le bonheur à l'état pur. Gourmand, vif, profond, maturité parfaite du fruit, chaque élément collabore pour sublimer l'ensemble. La finale est douce et onctueuse, très longue. Je plane haut, je ressens une émotion que je ne peux pas décrire en mots, je pense à pleins de belles choses et je ne peux rien faire d'autre que de déguster lentement, gorgée après gorgée, encore et encore. Je suis sur un nuage qui ne me libérera qu'une fois la bouteille achevée. Un rêve éveillé et ce qui se passe à l'extérieur ne compte pas. Vous avez dit vin de méditation?

J'ai lu beaucoup de choses concernant la Coulée de Serrant. Davantage d'avis négatifs et de déceptions que d'avis enthousiastes, bien que ceux ayant apprécié ne l'avaient pas fait à moitié. Bon nombre de bouteilles semblent défectueuses d'après les commentaires glanés ça et là sur les forums de passionnés. Ai-je eu de la chance? Je ne le crois pas. C'est un vin assez fragile, comme tout travail d'une grande précision. Il faut être très patient pour que tout se mette en place, il faut observer et le manipuler avec douceur, l'entreposer dans une cave appropriée si on tient à l'attendre. Il faut acheter ce genre de bouteille chez un caviste fiable et de confiance, si ce n'est à la propriété elle-même. On peut en dégoter moins cher sur le net, mais à ce moment-là les risques de déception grimpent dangereusement, ce qui donnera d'autant plus de convictions quant à critiquer la Coulée étant donné son prix effrayant, au-delà de 50 euros. Un vin peut-il valoir plus de 50 euros si on met de côté le paramètre "rareté"? De manière pragmatique, je pense que la réponse est non. Le plaisir ne se quantifie pas et la marge bénéficiaire est déjà plus que confortable pour le producteur alors pourquoi en rajouter? Mais dans les faits, la réponse est malheureusement oui, parce que nous n'avons pas le choix. Certains vont jusqu'à mettre une centaine d'euros sur un Bordeaux ou un Bourgogne Premier cru sans sourciller, pourquoi ne pourrait-on pas le faire sur un Savennières? J'ai dégusté récemment un Clos Vougeot lors d'un salon, certes un vin dix fois trop jeune et dans des conditions compliquées, vendu 64,50 EUR. Je n'ai quasi rien ressenti et j'ai acheté le Passe-Tout-Grains du même domaine à 7,50 EUR parce que lui au moins avait une bonne petite blague à raconter.
Ce qui compte, c'est que bien d'autres vins sont susceptibles de donner des émotions aussi fortes à des tarifs bien plus accessibles. Elles peuvent être aussi fortes, mais elles seront toujours différentes, chaque vin est unique. Nos sensibilités le sont également. Et un vrai passionné dégustera de toute façon l'une ou l'autre bouteille hors de prix au cours de sa vie. Ma dernière contribution concernant le débat sur l'intérêt ou non de la Coulée de Serrant: je pense qu'il est totalement indéniable, et que tant qu'il y aura des personnes pour la délaisser ou la trouver surfaite, il en restera pour les amateurs dont je suis heureux de faire partie!

Si le pèlerinage vous tente, je vous recommande une visite au magasin BioBelVin à Spa. Hormis la Coulée de Serrant, vous y découvrirez le second vin du domaine de Nicolas Joly "un peu" moins cher, mais aussi pleins d'autres pépites bio ou biodynamique à découvrir, essentiellement françaises, les propriétaires bienveillants et expérimentés se feront un plaisir de vous guider.

Et enfin, un petit reportage sur le vignoble aux temps des vendanges histoire de faire connaissance avec ce sacré Nicolas Joly.

Ma note globale: 99/100

Flash mémoire: Da'Divas Merlot/Cabernet Sauvignon 2008, Lidio Carraro, Brazil

Non, chers lecteurs, je ne vous oublie pas! Mais étant donné que mes autres activités, musicales surtout, me prennent un temps certain, voilà un moment que je n'ai pas pu alimenter ce blog, ce qui ne signifie pas que je n'ai plus ouvert de flacons, que du contraire! Mais je n'ai pas pris de notes à tous les coups. Je vais donc démarrer cette nouvelle rubrique intitulée flash mémoire", qui consistera en un bref résumé de ce qui m'a marqué dans chaque bouteille, je vais donc essayer d'en dégager les particularités sans entrer dans tous les détails de la dégustation. Je me dis que ça vaut toujours mieux que de ne rien en dire du tout, mais je m'excuse d'avance pour le manque de précisions concernant les vins décrits dans cette rubrique. Le but est, au moins, de vous en donner une vague idée.

Commençons tout de suite par cette découverte brésilienne. Dès le mois de juin, qu'on le veuille ou non, la Coupe du Monde de football va déferler sur les petits et grands écrans du monde entier. On connait la caïpirinha, la bière brésilienne, mais moins son vin. Pourtant, comme dans de nombreux pays, la production de qualité et la consommation augmente, en douceur toutefois. Et si je vous parle de la coupe du monde, c'est que la maison Lidio Carraro a été sélectionnée comme partenaire officiel pour la distribution de vin durant l'événement, un joli coup de projecteur qui récompense un travail rigoureux. On y trouve de nombreuses cuvées constituées de cépages internationaux, incluant le Pinot noir, le Tempranillo, le Merlot, le Tannat, le Touriga NaCional ou le Chardonnay. Une nouveauté aussi: une cuvée à base de Teroldego, un cépage italien, je donnerais cher pour la déguster. Mais quant à la trouver... On notera que tous les élevages se déroulent en cuve pour exprimer un maximum de fruit, le bois est banni. Signalons également que les vendanges se font manuellement.



J'ai eu la chance de dénicher l'une de ces cuvées, il s'agit du Da'Divas Merlot/Cabernet Sauvignon 2008. Petite incursion dans la région d'Encruzilhada do Sul.

60% Merlot, 40% Cab. Difficile de ne pas penser à Bordeaux dans ces conditions. Pourtant, si j'avais eu à identifier ce vin à l'aveugle, je me serais plutôt dirigé vers un vin "plaisir" du Languedoc. C'est assez ensoleillé dans le verre, une belle maturité du fruit avec des arômes de fraise, entre autres. Un nez bien agréable, expressif mais relativement simple. En bouche, c'est souple, les tanins sont bien intégrés, les 13,5% d'alcool le sont tout autant. Un bel équilibre, une finale de longueur moyenne conduisant vers une infime amertume bienvenue. Un joli vin bien ficelé, sans véritable défaut, mais pour le prix qui tourne autour des 12-13 euros si je ne m'abuse, on pourrait s'attendre à quelque chose de plus "unique" et on trouvera des équivalents bien plus abordables plus près de chez nous. Ce vin offre malgré tout un plaisir certain, et pour les curieux dans mon genre, il vaut la peine d'être dégusté. Et tant qu'on parle de prix, les taxes sont tellement énormes sur le vin au Brésil que leurs bouteilles coûtent quasi plus cher là-bas qu'ici!



J'avais également en ma possession un Fausto 2007 produit par Pizzato, 100% Tannat, je m'en réjouissais beaucoup mais malheureusement un problème de bouchon a gâché la fête.

Je me suis procuré ce nectar auprès de la sympathique et inventive Vinciane Gille, propriétaire du magasin Viti Vini à Liège. Spécialisée dans les vins hongrois, et toujours à la recherche de nouveautés pour animer sa boutique, on y trouve aussi des pépites roumaines ou croates en partenariat avec les deux importateurs de ces pays dont je vous ai déjà parlé. N'hésitez pas à y faire un tour, vous y ferez des découvertes originales à prix doux et il y a toujours l'un ou l'autre nectar à déguster! Une adresse hautement recommandable, dont voici le site web.

Ma note globale: 80/100