vendredi 28 février 2014

Salon des vins de Remouchamps les 7, 8 et 9 mars 2014

L'édition 2014 de ce salon fort sympathique se profile à l'horizon! Je serai heureux de vous y rencontrez, un verre à la main, histoire de découvrir les nouveaux millésimes de certains producteurs que j'ai déjà évoqué ici, ou pour faire la connaissance d'autres vignobles. J'ai quelques invitations en stock, si vous en voulez, il vous suffit de me contacter ici ou sur mon adresse mail julienwayaffe@yahoo.fr.
Rendez-vous les 7, 8, 9 mars, donc. Vous trouverez toutes les infos nécessaires ainsi que la liste des producteurs présents

ici.

jeudi 27 février 2014

Villa Grand Cap 2012, Lionel Osmin & Cie, blanc, Vin de France, Sud-Ouest

Ouf! Me voici enfin à jour, après m'être familiarisé avec l'interface Blogger et après avoir transféré mes articles précédents en provenance de face de bouc, je vous propose mon premier compte-rendu rédigé spécialement pour ce blog des Vins de Julien.

Flash-back. Nous sommes le 15 septembre 2013, au château de Colonster (Sart Tilman), fin d'après-midi. Une longue dégustation organisée par Privinliège touche à sa fin. Plus de 70 vins testés, c'est éprouvant, et pourtant, juste avant de conclure par le bouquet final (les Cahors du Clos Triguedina), paf, un gros coup de cœur m'a pris par surprise chez Lionel Osmin!

Mon premier contact avec les vins de ce négociant du Sud-Ouest a eu lieu fin 2011, lorsque je devais m'occuper de trouver un Riesling à bon prix pour la choucroute de l'an nouveau. C'est alors qu'un caviste de la région de Metz, la bonne planque de mon ami Pascal, m'a suggéré un blanc moelleux pour l'apéro répondant au doux nom de "Chambre d'Amour". Peu attiré par ce style, du moins à l'époque, j'en ai tout de même ramené deux-trois spécimens pour l'occasion, ils ont fait fureur autour de la table! Et c'est tant mieux, j'ai pu savourer pleinement le Riesling... ;-)



Je ne saurai trop vous décrire la jubilation éprouvée lorsque j'ai planté mes lèvres dans cette Villa Grand Cap. C'était quelque chose de très nouveau pour moi, le blanc sec du Sud-Ouest. Jugez plutôt, au niveau des cépages nous avons 60% de Colombard, 20% de Sauvignon et 20% de Gros Manseng (à prononcer avec l'accent du Sud, c'est plus joli).
Pour schématiser de manière assez basique, le colombard est extrêmement aromatique, le sauvignon aussi mais apporte de la structure et du gras, le gros manseng offre de la puissance. Ces cépages s'associent à merveille dans cette cuvée. Un vin de cépages donc, plutôt qu'un vin d'appellation.

Concrètement, cela nous donne un nez très expressif, un plaisir pur si on apprécie les agrumes (citron, pamplemousse...) mais attendez... ça sent aussi... le raisin! Beaucoup moins que dans le Muscat alsacien, ce qui est heureux, mais c'est perceptible en toile de fond et c'est très chouette.
En bouche, on retrouve évidemment notre palette d'agrumes. La fraîcheur est extrême, l'onctuosité s'installe petit à petit, ce vin a beaucoup d'ampleur, de puissantes caresses pour le palais. La finale est très persistante, toujours sur le fruit, d'une longueur épatante. Je ne m'en lasse pas. C'est à boire assez frais, et dans sa jeunesse histoire d'en profiter un maximum. Mais les arômes complexes ressortent joliment aussi une fois que la température augmente, l'onctuosité donc ce gras en bouche s'intensifie. On peut jouer là-dessus.



Depuis cette découverte, je suis toujours très enclin à tester les blancs de Gascogne, du Pacherenc du Vic-Bihl et autres joyeusetés de la région. C'est souvent très dynamique et "désaltérant". Un peu comme si on se retrouvait à faire les fous dans la cour de récré, après un long entretien passionnant avec un Bourgogne blanc.

Le prix? 6,40EUR, c'est presque trop beau pour être vrai. Je n'ai malheureusement pas d'adresse à vous proposer pour le trouver aisément en Belgique, mais ces négociants se déplacent de temps en temps dans nos contrées, je vous renvoie donc vers le site internet de Lionel Osmin & Cie, très complet par ailleurs! Vous y trouverez notamment un index très instructif sur les cépages autochtones méconnus.
La gamme de vins est très vaste, j'ai également craqué pour leur Irouléguy mais c'est une autre histoire qui trouvera sa place plus tard sur ce blog...

Ma note globale: 91/100

mercredi 26 février 2014

Rully blanc premier cru "Meix Cadot" 2009, Vincent Dureuil-Janthial, Bourgogne

Rully jeunesse!

Je vais vous parler maintenant d'un vin hors du commun. Un vin inoubliable, grandiose. A boire dès à présent, mais un vrai trésor pour sa cave, également. Il s'agit du Rully blanc Premier Cru "Le Meix Cadot" 2009, de la maison Vincent Dureuil-Janthial.
Un tout grand vin de Bourgogne dans une appellation moins prisée que Meursault ou Montrachet, et donc plus douce pour le porte-feuille, on tourne aux environs de 20 euros.

Dès l'ouverture de la bouteille, je me suis aperçu qu'on avait ici quelque chose d'unique et de très intense. Tellement intense que je me suis esclaffé tout seul dans ma cuisine après une première gorgée qui ne voulait jamais me quitter. Dément! C'est presque trop beau de déguster un nectar comme celui-là. Un peu comme si on était privilégié, aux premières loges d'un spectacle inédit, à la fois aux anges et coupable de prendre la place de quelqu'un d'autre.

Et ce spectacle, alors, comment vous le décrire? C'est extrêmement complexe. C'est d'ailleurs fou de constater combien le cépage Chardonnay peut s'exprimer différemment du nord au sud de la Bourgogne, mais je ne vous apprend rien. Au nez, nous avons, entre autres arômes, des fruits compotés, pommes, poires, bien mûrs. En fait j'ai de suite pensé au sirop de Liège, c'est frappant. C'est doux, très expressif. Un peu de fleurs blanches enrobent le tout. Il y a des notes vanillées, boisées, l'élevage en barrique en est sans doute à l'origine, mais c'est parfaitement fondu dans l'ensemble.

En bouche, une acidité dosée au millimètre près vient titiller les papilles. La matière dense ne laisse aucun répit, un soupçon de gras ou plutôt d'onctuosité m'apparaît en faisant voyager le vin en bouche. Les arômes évoqués au nez sont bien au rendez-vous et se font des politesses. L'alcool, on y pense même pas tant l'équilibre est renversant (c'est la magie de la langue française, je n'y peux rien). ;-)

C'est déjà incroyable en l'état, et pourtant ce n'est pas terminé. La finale viendra vous cueillir par surprise, avec des notes très marquées de champignons nobles fraîchement récoltés. Et ça va durer, durer, durer... Les champis, ce n'est pas ce que je préfère, mais ce vin est tellement bien orchestré que je me laisse prendre au jeu. Alors autant dire que ceux qui apprécient seront au paradis... blanc.

Vous en voulez davantage? Au risque de paraître ridicule aux yeux de vos convives, humez le verre une fois vidé, avant de vous resservir. C'est somptueux. C'est là que le boisé s'exprime le plus. Ce n'est pas donné à tous les vins de laisser d'aussi belles empreintes olfactives.

Comme si ça ne suffisait pas, sachez que ce vin n'a pas bougé d'un poil en 24 heures d'ouverture. Il a conservé son équilibre tout du long. Robuste, le bougre! Et donc, au sein d'une cave appropriée, il traversera au moins jusqu'à 10 années sans aucun problème.

A quelle occasion boire cette merveille? Je ne me risquerai pas sur les accords mets/vins, ce n'est pas mon domaine, mais je pense tout de même qu'un chapon aux morilles serait un compagnon respectable. Ceci dit, un grand blanc typé comme celui-là se boit pour ma part pour lui-même. Pour immortaliser un grand moment, jalousement en solitaire, ou avec une personne qui a la même sensibilité que vous. J'ai besoin de calme, de concentration et de temps pour communier littéralement avec ces vins d'exception pour en capter toute leur essence, et je n'en ai pas toujours l'occasion entre amis parce que les flacons se vident rapidement à plusieurs. Et pour l'apéro entre potes, une kyrielle d'autres vins font parfaitement l'affaire, j'en ai déjà présenté ici.

Pour terminer, sachez qu'un grand nombre de cuvées sont produites chez Dureuil-Janthial, notamment deux autres premiers crus de Rully, mais également le même Meix Cadot en vieilles vignes (qui ont plus de 80 ans je crois). Peut-être plus difficile à trouver, et plus cher. Le jeu en vaut-il la chandelle? Je ne demande qu'à m'y risquer!

Vous trouverez le site du domaine en cliquant là.

Ma note globale: 98/100, sans sourciller

Bergerac rouge 2011, Château du Bloy, Sud-Ouest

Jamais deux sans trois, voici mon dernier rouge acheté en 2013 avant de reprendre le train le lendemain.

Il m'aura fallu du temps pour "entrer" dans ce Bergerac... Le premier verre ne m'a pas enchanté, mais quelques subtilités intéressantes me sont apparues par la suite. Peut-être qu'une demi-heure d'ouverture a permis à ce vin de se stabiliser un peu, afin de révéler son fragile équilibre.

Au niveau des cépages, nous avons je pense, une dominante de Merlot accompagné de Cabernet Franc, mais je n'ai pas les proportions. Au nez, après agitation, un peu de cassis surnage. Mais beaucoup moins que dans d'autres Bergerac que j'ai fréquenté (l'Epicuria 2009 du château la Tourmentine, par exemple). Sinon, la dominante est davantage végétale que fruitée. C'est assez expressif, mais pas très séduisant pour moi. Ceci dit, comme pour un parfum, c'est très subjectif, chacun ses préférences.

En bouche, ce qui interpelle d'emblée, c'est une grande douceur. Un vin tout en légèreté, tout en souplesse, l'estomac est ravi! Ce velouté est un point fort, incontestablement, pour un vin rouge du Sud-Ouest. L'acidité est donc peu marquée, les tanins se fondent dans le décor, et l'alcool ne domine pas non plus. On peut ainsi parler d'un vin équilibré mais un peu trop gentillet.

C'est le Bergerac générique du domaine, qui produit d'autres cuvées en rouge ou en blanc, en Bergerac ou en Montravel, élevées en fût ou en cuve. Je les testerai avec plaisir si l'occasion se présente, mais cette "mise en bouche" ne bouscule pas ma liste de priorités.

Quelques infos supplémentaires? C'est par ici!

Ma note globale: 73/100

Chinon rouge 2011, Angélique Léon, Loire

Apportez les verres, voici ma deuxième pépite en provenance du Parvis Saint Maurice.

Vous êtes perdus face à ces domaines qui vous proposent une dizaine de cuvées différentes, dans toutes les gammes de prix? Pas de panique, Angélique Léon est là! Faites un crochet par Chinon, où vous trouverez cette charmante petite propriété de 6 hectares. Un seul cépage, le cabernet franc. Et le choix entre un vin rouge, ou un vin rosé. Simplissime, non?

Ce n'est pas le premier rouge de Loire que j'évoque, et pour cause, beaucoup de producteurs travaillent fort bien par là-bas, et à des prix souvent très attractifs. On y trouve, entre autre, des vins légers, accessibles, idéaux pour s'essayer au monde du vin. Ce Chinon rouge en est l'exemple parfait. Il sera très aisé à localiser à l'aveugle, tant l'expression du terroir et du cépage est évidente. Un vin remarquable de simplicité.

J'ai testé pour vous le millésime 2011. Au nez, il y a bien sûr des fruits rouges, dominante framboise, puis une queue de cerise. Un penchant végétal, herbacé, aussi. Agréable et fin. En bouche, c'est très soupe. Euh, souple, pardon! Peu tannique, on se laisse envahir par les arômes fruités, ensuite la violette se dévoile. C'est un vin franc, sans mauvais jeu de mot, qui n'a rien à cacher. L'élevage en cuve y est certainement pour quelque chose, pas de boisé ici. Ce qui m'a le plus séduit cependant, c'est la finale harmonieuse d'une longueur correcte où on devine le mimosa. Ce n'est pas courant.

Un vin vraiment bien réalisé. Il est d'ailleurs très bien coté dans divers guides spécialisés depuis plusieurs années, on peut donc en conclure que c'est une valeur sûre. Il pourrait d'ailleurs être intéressant de déguster ce domaine en verticale pour prendre pleinement conscience de l'effet millésime et des caprices de dame Nature sur la divine vigne. Vous trouverez cette bouteille aux alentours de 8 euros, impeccable à boire maintenant, je vois peu d'intérêt à l'attendre mais elle ne devrait pas broncher 2-3 ans en cave.

Accédez au site du domaine

Ma note globale: 85/100

Vinocasting, la dégustation à l'aveugle à portée de tous

Mardi soir, chez moi, y'avait The Voice à la télé.
Lundi soir, chez moi, y'avait Vinocasting à table. Oui bon, mardi soir aussi... ;-)

Pourquoi ce parallèle? Tout simplement parce que vinocasting, c'est six flacons de 37,5cl, donc des demis, tous voilés d'un cache-bouteille. A l'intérieur des flacons? Six vins français différents. Le but? Chaque personne déguste les vins à l'aveugle, et note chaque vin sur une échelle de 1 à 5 en fonction de son attirance. Au final, la possibilité d'établir un vinoprofil sur leur site internet, qui vous aiguillera sur les appellations qui seraient susceptibles de vous plaire. Le profil en lui-même me laisse un peu perplexe, mais le jeu est drôlement amusant et instructif!

Je ne vais évidemment pas vous dévoiler les vins contenu dans le coffret (en carton, le coffret), mais je peux vous garantir que ce sont tous des vins de bonne qualité, et très typés. Tout le monde trouvera au moins un vin auquel il attribuera une note maximale, et vous verrez que chaque personne autour de la table aura des favoris très différents. Ça peut vous aider à connaître vos goûts en matière de vin, mais aussi ceux de vos convives, afin de ne plus leur offrir ce Monbazillac liquoreux qu'ils détestent tant sans qu'ils n'osent vous le dire... ;-)

Vous pouvez bien sûr vous amuser à échanger vos avis et essayer de déterminer la provenance de chaque vin, c'est aisé pour la majorité des bouteilles, mais d'autres vous surprendront lorsque vous les déshabillerez en fin de séance!

Vous pouvez remplir jusqu'à 8 vinoprofils par coffret. Le tout coûte 50 euros, et il faut malheureusement compter une quinzaine d'euros de plus pour vous faire livrer en Belgique. Mais je vous certifie une soirée agréable et originale, que vous soyez connaisseurs ou néophytes en vin, et en divisant la note entre les participants, c'est tout à fait abordable.

Bon à savoir, les bouteilles bien rebouchées, (au frigo mais sortez-les deux heures avant réutilisation), peuvent être aisément conservées jusqu'au lendemain sans perdre leur typicité.

Osez l'aventure, c'est par là!

Bois-Moi 2012, rouge, Domaine le Chemin des Rêves, AOP Languedoc

Il est grand temps de pousser la porte de notre dernière étape vineuse à Lille, toute proche de notre hôtel. Il s'agit d'une caviste, en l'occurrence. Et passionnée, par-dessus le marché. Nous voilà rassurés! A la Cave du Parvis Saint Maurice, vous trouverez une sélection pointue de vins en provenance de tout l'hexagone à des prix doux pour la grande majorité, mais vous trouverez surtout une jeune personne qui vous présentera chaque bouteille individuellement si vous en avez le temps. Elle connaît son rayon sur le bout des doigts et vous communiquera sans peine son enthousiasme. Une belle découverte, sur le fil! J'aurai quatre vins à vous présenter, et je terminerai par un grand blanc de Bourgogne très prometteurs qui m'a été offert par ma compagne que je ne remercierai jamais assez, vive les fêtes de fin d'année!

Avant d'entrer dans le vif du sujet, et pour continuer à parler de cavistes exceptionnels, il y a, dans la Sibérie belge, autrement dit Sourbrodt, un magasin intitulé "Le Millésime". Si je vous en touche encore un mot, c'est que j'ai pu trouver un vin différent conseillé et vendu par "Le Millésime" dans les trois cavistes lillois! Certains sont un peu moins chers en France, mais pas tous. C'est dire le nez fin de mon ami vinapothicaire!

Produire un bon vin, c'est déjà tout un programme. Mais pour compliquer les choses, il faut également le nommer. En fonction de sa région et des contraintes des appellations d'origine, cette opération peut être très simplifiée. Prenons l'exemple de l'Alsace, on retrouvera en général dans l'intitulé: le cépage, le lieu-dit dont il provient si c'est un grand cru, l'intitulé de la maison, et le millésime. Du genre: "RIESLING GRAND CRU HENGST 2010" ou "RIESLING GRAND CRU BRAND 2010", ces deux vins étant produits notamment par le domaine Josmeyer.
C'est extrêmement pratique et fonctionnel, mais c'est pas drôle...
En Languedoc, ça se passe un peu différemment étant donné qu'on peut réaliser divers assemblages de cépages, et qu'un domaine peut produire 3, 4, 10 cuvées différentes chaque année au gré de ses envies et de ses possibilités. C'est pourquoi on trouve des noms atypiques sur ces bouteilles, et c'est le cas pour le domaine du Chemin des Rêves, situé non loin au nord-ouest de Montpellier, à cheval sur des terroirs tels que le Pic Saint Loup et Grés de Montpellier. Une pointe de magie dans nos verres?

Cette maison propose des cuvées telles que "Saltimbanque", "Gueule de Loup", "La Soie", "Utopie".
Je vous parle aujourd'hui de la cuvée d'entrée de gamme, "Bois-Moi".
Or, il se fait que ce "bois-moi" porte magnifiquement son nom. Au nez, tout comme en bouche d'ailleurs, c'est un festival de fruits, vous en trouverez toute une panoplie, ça va jusqu'à l'ananas... On croque dans ce vin à pleine dent, on en oublierait presque de légers défauts gustatifs, parce que c'est un vin de soif, un vin de partage entre amis, pas une œuvre d'art. Carignan, Syrah, Grenache, Cinsault sont assemblés ici de manière à donner un vin souple, peu tannique. Et il y a à ce titre une fraîcheur extrême, très perceptible en finale, qui fait qu'on ne souhaite qu'une chose, c'est d'en reprendre une lampée.
Ce n'est pas un vin de grande classe, mais cette sensation d'avidité, cette fraîcheur extrême et addictive m'a perturbé, c'est pourquoi je tenais à partager cette découverte avec vous. Évitez de confronter cette quille à une viande corsée, ce serait du gâchis, mais elle se taillera en revanche une bonne place à l'apéro et/ou à côté d'une généreuse assiette de charcuterie, prévoyez éventuellement la petite sœur parce que vous serez surpris d'observer le niveau de liquide descendre dangereusement dans la bouteille en opposition avec la courbe d''enthousiasme de vos convives soiffards.

Empruntez par ici la cyber-route vers le Chemin des Rêves

Ma note globale: 79/100. Extrêmement compliqué à noter. Mais c'est un vin qui me donne envie de découvrir les autres créations du domaine.

Carignan Méchant 2010, Mas Mellet, IGP Gard, rouge

Tabarnac, je vous avais promis du Carignan, en voilà un méchant! C'est le sourire aux lèvres, cette fois, que je rédige ce commentaire de dégustation. Changement de décor, nous quittons l'Hérault pour nous diriger vers le Gard, au Mas Mellet. De jeunes vignerons y cultivent de vieilles vignes cinquantenaires de Carignan, pour un rendement plus que restreint de 25 hl/ha. A noter, pour ceux qui rafollent des noms de cuvée originaux, qu'ils produisent un Costières de Nîmes 100% Syrah répondant au nom sulfureux de Carla B. (Pas eu l'occasion de tester, mais de toute façon trop peur des paparazzis et des médias en ce moment.)

Accessible dès l'ouverture de la bouteille, le nez est moyennement expressif, à dominante épicée, avec un peu de fruits compotés en toile de fond. Délicat, agréable voir charmeur, même si l'alcool est perceptible. Il y a un brin d'élevage en fût, ça se sent aussi discrètement, juste ce qu'il faut pour complexifier le bouquet.

En bouche, ça s'emballe et c'est bien plus exubérant. C'est gorgé de soleil de prime abord, mais on perçoit tout de même un peu de fraîcheur bienvenue ensuite. Les tanins sont présents en nombre, mais ils se dévoilent en file indienne serrée et bien disciplinée. Ce vin est un compagnon de route solide, bien charpenté mais dénué d'agressivité. Très réussi!

La finale est d'une longueur tout à fait acceptable, elle est chaleureuse et marquée par la cerise et par une pointe de chocolat. Un vin puissant, imposant sans être lourd. 14% bien senti tout de même, évitez de le proposer à votre tante qui ne jure que par le Saint-Amour. :-) Se boit parfaitement pour lui-même, mais donnera l'accolade à une belle pièce de viande goûtue sans aucun doute.

Ce fut mon coup de coeur lors d'une dégustation à Juslenville il y a bientôt un an, et je suis toujours en accord avec moi-même là-dessus aujourd'hui. Merci Georges.

Un clic sur le lien ci-dessous vous emmènera au Mas Mellet!


Ma note globale: 89/100

Witiza 2010, rouge, domaine Font Sanatis, Vin de Pays de l'Hérault

Il s'agit donc de ma seconde bouteille en provenance du caviste "Au Gré du Vin". Benoit Braujou est également un vigneron qui s'est installé à son propre compte dans l'Hérault il y a une dizaine d'années après avoir fait ses armes dans des maisons réputées. Comme Axel Prûfer, il a choisi l'aventure bio en produisant diverses cuvées en Vin de Pays. Sa particularité est de viser des rendements merveilleusement très bas (18 à 20 HL/hectare). Celui qui nous intéresse ici-même, c'est le Witiza 2010, un 100% Carignan. Je l'attendais avec beaucoup d'impatience...

... Et patatra, grosse déception... J'ai même ressenti de la tristesse à la fin de mon premier verre, croyez-le ou non. Si vous avez déjà pu tester cette cuvée, je serais ravi de connaître votre ressenti. Car en effet, je ne parviens pas à déterminer si il s'agissait d'une bouteille défectueuse, ou d'un choix délibéré de ce vigneron. Si c'est voulu, c'est vraiment particulier et je doute que ça puisse plaire à grand monde. Peut-être aurai-je la chance de le croiser lors d'un salon des vins, un jour.

Au nez, il y avait des arômes que je rapprocherais de la pomme de terre juste récoltée, très légumineux, pas aisé à décrire mais vraiment désagréable. Ça perturbe toute la dégustation. Il y a par contre en bouche une belle matière, des tanins fermes et puissants, j'ai d'ailleurs dû le carafer pour calmer leurs ardeurs. La finale semble être sur la cerise, mais on a ce rappel des notes déplaisantes perçues au nez. Une journée complète de carafage n'a rien amélioré, ces arômes se sont peut-être légèrement tassés au profit du fruit, ou je m'y suis fait, peut-être. Ce n'est pas un problème de bouchon, ce n'est pas de la réduction, ça pourrait être de l'oxydation mais ça me surprendrait. Je n'ai pas d'autres pistes, ça dépasse mon seuil de connaissance. On ne peut pas non plus tout aimer, mais j'ai d'autres carignans pur jus en ma possession qui ne ressemblent en rien à ceci et qui sont bien plus jouissifs. Je vais vous en commenter un très prochainement tiens, pour la peine.

J'espère vraiment que je n'ai pas eu de chance sur cette quille en particulier. En tout cas ça ne colle pas avec les commentaires de dégustation du Witiza que j'ai pu récolter ça et là sur la toile. Je m'abstiendrai donc de donner une note, je pense que ce Carignan mérite une seconde chance. Mais il faudra que je le goûte avant un éventuel achat, cette fois. ;-)

Comme quoi, la vie d'un amateur de vin comporte aussi des risques!

samedi 22 février 2014

Un Pas de Côté, rouge 2011/12, Axel prüfer, domaine du Temps des Cerises, vin de France

Autre caviste à Lille, autre ambiance. Nous voici au Gré du Vin, un magasin spécialisé dans les vins du Languedoc et du Sud-Ouest. La vendeuse est un peu pressée semble-t-il, et s'intéresse d'abord à ma fourchette de prix. Dommage. Par contre, le choix est immense là aussi, et si vous avez des yeux fonctionnels et donc le loisir de prendre votre temps pour flâner au milieu des bouteilles, vous trouverez assurément votre bonheur et l'extase vous gagnera si les flacons sudistes sont vos préférés. J'ai tout de même pu bénéficier de quelques suggestions, et je suis reparti avec deux vins "nature", sortant des sentiers battus, peut-être un peu trop pour le second d'ailleurs, mais j'y reviendrai dans mon prochain article.

On commence par ce vin en provenance du domaine du Temps des Cerises, avec Axel Prüfer dans le rôle du chef d'orchestre. Un vigneron qui a quitté son Allemagne de l'Est natale pour s'installer en France, et qui s'est lancé dans l'exploitation de ses propres vignes en 2003.

Les noms de ses cuvées ont un caractère à la fois humoristique et militant: Avanti Popolo, les Lendemains qui chantent, la peur du rouge... Cette nouvelle vague des vins naturels, c'est une philosophie à part entière, libre à chacun d'y adhérer ou non. Pour ma part, ce n'est que la qualité du vin produit que je juge, si il est "propre", c'est encore mieux, mais je ne serais pas plus clément vis-à-vis d'un vin si il est sans souffre. De plus, quand on prend la décision courageuse de ne pas se conformer aux appellations d'origine contrôlée, il faut faire preuve d'imagination pour nommer son breuvage, puisque des termes comme "château" ou "clos" sont interdits, de même que la mention de l'année de production. Bref, vive la liberté d'expression, certes, mais vive le bon vin surtout!



"Un pas de côté", c'est, depuis 2009, du Grenache (40%), du Merlot (40%), du Cinsault, du Carignan et de l'Aramon pour compléter. C'est donc un vin de table, un vin de pays, comme vous voulez, 2011 ou 2012 je ne suis plus sûr de ce qui m'a été dit sur place malheureusement et il ne semble pas y avoir d'indice sur la bouteille.

Au goulot, on hume la girofle. Dans le verre, le nez est bien ouvert, agréable d'emblée, expressif mais sans excès, on est sur le fruit et sur des notes minérales (cailloux, craie...) Plutôt engageant.

En bouche, c'est évidemment très souple, c'est souvent le cas lorsqu'il y a macération carbonique. Des vignes sur sables granitiques sont un autre point commun avec le Beaujolais. Il y a tout de même des tanins, quand on cherche bien. Assez fins, mais très discrets. Au niveau organoleptique, la balance penche du côté de l'acidité, bien marquée. Je dis bien marquée, et non trop marquée. Pour moi ça reste tout à fait plaisant et ça peut encore se qualifier de fraîcheur. L'alcool est bien intégré, il réchauffe et rassure en fin de bouche. On retrouve le fruit, et surtout un côté violette très présent, j'ai bien apprécié. La finale n'est pas d'une grande longueur, mais m'a surpris par son côté noisetté, plaisir aromatique que j'ai pu éprouver avec d'autres grands vins du Languedoc, le Faugères tradition 2010 de chez Barral, notamment. Comparaison valable uniquement pour la note finale, bien entendu, côté puissance on ne joue pas dans la même cour.

En conclusion, on a ici un vin d'une grande pureté, et d'une complexité surprenante, du moins on ne s'y attend pas au premier abord. C'est selon moi bien davantage qu'un vin de soif, d'autant qu'on ne retrouve pas vraiment le côté "gourmand" que j'associe à ce type de vin. J'ai d'ailleurs bien pris mon temps pour le savourer, en le buvant pour lui-même. Si on cherche quelque chose de plus charpenté, on ouvrira une quille différente. Mais pour un moment de plaisir délicat et un peu déroutant, ce pas de côté fait parfaitement l'affaire!

Puisqu'il n'y a apparemment pas de site internet pour ce domaine, je vous confie un bref article sur le caviste où je l'ai trouvé, "Au Gré du Vin", il ne possède pas de site non plus.

Article Au Gré du Vin

Ma note globale: 86/100

Château Hauchat rouge 2006, vignobles Saby, Fronsac, Bordeaux

Un rapport qualité/prix plus qu'honnête.

Poursuivons le récit de notre virée lilloise avec le second vin déniché au Petit Caveau Sainte Catherine. Parmi les millésimes plus anciens, mon choix s'est porté sur un Fronsac 2006 du chateau Hauchat. Ce domaine appartient à une famille de vignerons, les Saby, solidement installée dans le Libournais puisqu'ils possèdent des propriétés un peu partout, dans des appellations connues comme Lalande Pomerol ou Saint-Emilion Grand Cru, mais aussi dans des territoires moins courants comme Montagne Saint-Emilion ou Saint-Georges Saint-Emilion. Ce Fronsac m'a coûté 6,50 ou 7,50 euros, je ne suis plus certain. Mais à ce tarif, je n'ai hésité qu'un quart de seconde.

Un 100% merlot élevé douze mois en barrique me tend les bras. Le bouchon, par contre, me file entre les doigts. Fait rarissime avec le Sommelier que j'utilise, il se brise en partie. Heureusement, j'ai réussi à tout extraire sans mal en m'y reprenant à deux fois. D'emblée, le nez sur le goulot est très prometteur, boisé à souhait, bordelais au possible. Ouf!



Un nez très "Merlot" aussi. Au premier verre, je distingue surtout beaucoup de fruit, un peu sauvage, type framboise. Un peu de cuir animal, discrètement. Les notes d'élevage sous bois sont très bien intégrées et ne font que tisser la trame olfactive. Expressif, sans être opulent.

En bouche, ça démarre en douceur. Un peu trop timide, d'ailleurs, ce qui me laisse à penser qu'il doit y avoir un léger déficit en acidité. On retrouve bien sûr du fruit tout au long de la gorgée, et les tannins font leur apparition en force, ce qui donne un regain de puissance au nectar. Vous vous souvenez peut-être du merlot roumain que j'ai présenté en début de parcours, hé bien c'est un peu le même genre d'astringence qu'on y retrouve, un peu "brut de décoffrage", mais l'ensemble est plus cohérent ici. La note finale est très marquée par la cerise et est d'une longueur remarquable! Le classique 13% d'alcool n'ajoute aucune lourdeur, c'est digeste.

Je me suis donc permis de le carafer deux bonnes heures. Une partie non négligeable des vins de Bordeaux apprécient ce traitement, et ce Hauchat n'a pas du tout rechigné, malgré ses 7 années de bouteille. Résultat, le nez n'a pas trop bougé vu qu'il était déjà bien ouvert, mais j'ai trouvé un velouté très agréable en bouche, moins d'agressivité qu'au départ, le vin s'est un peu assagi ce qui l'a rendu très agréable à boire pour lui-même, alors qu'à l'ouverture il était préférable de l'associer à une viande moyennement corsée. Preuve en est une fois encore qu'un bon vin s'apprivoise, et qu'il peut (et doit!) être envisagé sous divers angles.

En conclusion, j'ai envie de dire qu'on est pas tout proche de la finesse de certains grands crus classés de Bordeaux, mais le prix en est fort éloigné! D'où le compromis honorable évoqué ci-dessus. C'est toujours chouette de pouvoir proposer un 2006 à table sans se ruiner, et en plus, la garde ne lui fait pas peur.

Petite virée virtuelle au château:
vignobles Saby

Ma note globale: 84/100

vendredi 21 février 2014

Château Mont-Redon Lirac rouge 2011, Rhône

Un vin rassurant.

Pour entamer 2014 pied au plancher, je vais vous présenter les vins que j'ai ramené de mon petit périple à Lille entre les fêtes. J'avais retenu quelques bonnes adresses avant mon départ, et j'ai ainsi eu la chance de visiter trois cavistes. Humainement, trois atmosphères différentes, mais dans tous les cas, un choix à vous faire tourner la tête. J'étais parti pour ramener 3 ou 4 bouteilles, il y en a finalement eu 9! Nous avons souffert sous le poids de ce chargement durant le trajet du retour. ;-)



On commence donc par ce Lirac déniché au Petit Caveau Sainte Catherine... le vendeur, peu loquace, manquait d'enthousiasme, le choix n'a pas été simple. La bouteille est jolie, non?

Le château Mont-Redon, c'est une centaine d'hectares en Chateauneuf-du-pape, une trentaine en Côtes du Rhône, et une vingtaine en Lirac, appellation plus confidentielle quand on la compare à l'aura de ses voisines. Et pourtant... ce n'est pas dénué d'intérêt!

Nous sommes sur un assemblage ou le grenache est majoritaire à 70%, sa consœur Syrah participe pour 20%, et une pointe de mourvèdre vient compléter le tableau.
Le point fort de ce vin, c'est à mon avis son bouquet. Un parfum très agréable, et pourtant pas évident à décrire. Ce n'est pas particulièrement fruité, c'est plutôt épicé, et floral. Une note subtile de thym. Un nez délicat et en retenue.
En bouche, c'est velouté, agréable, aucune agressivité, on reste sur ces notes florales et végétales, il y a un petit air d'herbes coupées en finale. Les tanins sont très doux, et l'alcool est parfaitement intégré. 14,5% pourtant. On ne le sent que dans la finale, ça réchauffe la gorge. Mais ce n'est pas ce que j'appellerai un vin puissant. En parlant de finale, elle est malheureusement bien trop courte à mon goût. C'est très équilibré, on sent un grand savoir-faire derrière ce vin, mais ça manque tout de même de personnalité. C'est pour ça que je le qualifie de rassurant. Il y a des vins qui m'enchantent, et il y en a d'autres comme celui-ci qui ne me déçoivent pas, c'est une différence qui peut paraître ténue, et pourtant c'est crucial.



Un petit tour sur le site internet du domaine, bien fourni:

Château Mont-Redon

Ma note globale: 80/100

jeudi 20 février 2014

Brad Pitt et Angelina Jolie à Aubel ce week-end!

Bon, je m'emballe... ils ne seront pas là en chair et en os, du moins pas encore. Par contre, une part de leur âme (hum!) sera disponible chez Stassen, en quantité ultra-limitée. Comprenez: le rosé de Provence Miraval 2012 de Brad et Angie déboule au magasin de vin d'Aubel. Il n'y aura que 20 magnums disponibles (1,5l), 35 euros la pièce, tout de même. Mais il faut savoir que c'est le meilleur rosé du monde... c'est pas moi qui le dit, mais un magazine américain spécialisé, le Wine Spectator. Donc vous pensez si ça doit être vrai!  Chauvinisme, quand tu nous tient...

Je vais toutefois m'abstenir d'être sarcastique, je ne peux pas me permettre de juger sans avoir goûté. Mais à ce prix je pense que je passerai mon tour. Si vous tentez l'expérience, n'hésitez pas à partager ici vos impressions. Tous les goûts sont dans la nature, isn't it?

A noter que leur domaine devrait produire, à terme, deux blancs et deux rouges en sus du rosé.
Le magasin Stassen Vin vaut le détour. On y trouve un tas de références, et d'autres vins de stars dont je vous parlerai à l'occasion.

Stassen Vin

Et en bonus, pour vous donner la pêche:
Quelle Heure Est-Il?

Gran Sangre de Toro Reserva 2009, rouge, Miguel Torres, D.O. Catalunya, Espagne

La magie d'un élevage fûté!

La famille Torres, c'est une véritable institution dans le monde du vin espagnol. Trois siècles d'expérience, plus de 1000 hectares de vignes, répartis sur une vingtaine de vignobles. Ça donne une vague idée de la multitude de vins différents qu'ils peuvent produire, et ça signifie également qu'il est assez simple de s'en procurer.
Mais ce qui est chouette dans ce cas-ci, c'est que quantité rime avec qualité. Ma première incursion dans cet empire, je l'ai réalisée en consommant ce Gran Sangre de Toro. Un vin que j'ai découvert in extremis au bout d'une longue après-midi de dégustation de vins du Monde très enrichissante à Hermalle-sous-Argenteau en octobre. Mais vous devriez en trouver aisément chez Carrefour pour 10 euros et des piécettes, j'irai vérifier.

Au niveau des cépages, Garnacha Tinta et Marzuelo, (Grenache et Carignan en France), sont soutenus par un peu de Syrah. Mais ce qui est crucial avec ce nectar, c'est l'élevage d'un an en fût de chêne, orchestré de main de maître. Ce type d'élevage est assez répandu en Espagne, et il faut bien dire que les vins "en fût" ont beaucoup de succès chez nous. C'est pourtant loin d'être une garantie assurée. La qualité et la provenance des barriques joue un rôle prédominant sur les arômes et l'équilibre du vin, et ces barriques doivent être régulièrement renouvelées, ce qui entraîne des investissements supplémentaires pour le producteur, et un coût plus élevé pour le consommateur. Bref, les vins en fût de chêne trop bon marché sont souvent grossiers et mal fini, méfiance! 



Après le "pop" traditionnel, je découvre des parfums très envoûtants à travers le goulot de la bouteille. Un petit côté coco qui m'a fait pensé à ces odeurs d'huiles solaire qu'on perçoit parfois le long des plages en été. Quand il n'y a que 2 degrés et demi dehors, vous avouerez que ça réchauffe le cœur. Dans le verre, au fur et à mesure et selon l'instant, on découvre au nez une multitude d'arômes. Une compotée de fruits rouges et noirs (framboise, myrtille), mais la plupart sont boisés (vanille), et torréfiés (cacao). La bouche est suave, très douce. Il y a pourtant beaucoup de matières, mais les tanins sont harmonieux. L'alcool est présent, mais aucune lourdeur. Aucun défaut, un équilibre remarquable, et pour couronner le tout, une finale affolante. C'est très, très long, toujours sur des notes boisées, très légèrement chocolatées. Délicieux! J'ai pris mon temps pour le savourer sur deux jours, et il n'avait pas bougé d'un poil le lendemain. Son velouté le rend très accessible seul, c'est le genre de vin qui peut très bien se passer d'un plat.

Un petit tour sur le site de Miguel Torres?

Mise à jour: Ce vin est effectivement dispo chez Carrefour, mais dans le millésime 2010. Je m'en suis offert une bouteille, histoire de comparer un de ces jours. J'ai pu également goûter son petit frère, le Sangre de Toro, sympa mais moins intéressant selon moi. Ceci dit, il est deux fois moins cher (dans les environs de 5EUR et ça les vaut).

Carrefour Market

Ma note globale: 93/100. A défaut de plaire à tout le monde, je ne vois pas comment ce vin pourrait laisser indifférent.

mercredi 19 février 2014

Yo No Puedo Mas XI, Mas d'Agalis, Lionel Maurel, Vin de France

Bon Diu! Quel équilibre!

Acheté à Sourbrodt sans dégustation préalable le 19 octobre 2013.
Dégusté le 30 octobre 2013.

"Yo no puedo mas", c'est de l'Occitan. Ça pourrait se traduire par "Je n'en peux plus", "Je ne peux davantage". Le nom de cette cuvée provient du fait que ce vin fut rétrogradé en ... vin de table. Ou plutôt Vin de France, si on veut être à jour avec les statuts et politiquement correct. Cette catégorie ne permet pas non plus d'indiquer le millésime, c'est ce qui explique le XI en chiffres romains, pour 2011. Le consommateur averti, bien qu'il éprouvera un sentiment d'injustice et de la compassion pour cet excellent vigneron, ne se plaindra pas non plus du prix, forcément! Un vin de cette envergure à 10 euros, c'est un rêve, ni plus ni moins. Ah, et tant qu'on y est, "d'agalis" signifie en diagonale, de travers. ;-) Nous nous trouvons à 40 kilomètres au nord-ouest de Montpellier, sur la commune de Nébian.
Yo No Puedo Mas nous offre une savante recette, composée à 50% de Syrah, 40% de Carignan et 10% de Mourvèdre. Un an d'élevage, pour 60% en cuve et 40% en barrique.



Au nez, ce vin nous fait voyager vers ses origines Languedociennes. Il y a du soleil dans le verre. C'est assez expressif, et complexe. Des fruits très mûrs, oranges, pêches vaguement, myrtilles. Un bouquet de violettes est aussi très présent. Quelques notes épicées pour saupoudrer le tout.

En bouche, la notion d'équilibre prend tout son sens. Ca commence en douceur, une acidité très très modérée, des tanins bien souples, une belle légèreté malgré une matière consistante. On retrouve les arômes variés découverts au nez. L'élevage est parfaitement bien dosé également. En arrière-bouche et en finale, l'alcool nous réchauffe, 14% tout de même, on a un regain de caractère et une très légère amertume s'installe pour quelques secondes.

Tout y est! Gourmandise et complexité, finesse et puissance. Même pas un petit détail sur lequel je pourrais pinailler. Bon, allez, quelques caudalies de plus seraient un must, peut-être qu'on pourrait aller les chercher en conservant ce nectar à la cave pendant deux ou trois ans.

Je n'ai pas trouvé de site internet lié à cette propriété, je vous renvoie donc vers le magasin "Le Millésime". On peut y dénicher une autre cuvée du Mas d'Agalis, Navis. Je veux tester!
Le Millésime

Ma note globale: 92/100. Hé oui, pas pour les mêmes raisons, mais ce vin de table est au même niveau que le Barolo.

Bonne pioche chez Delhaize: Réserve "Les Limberts" 2012, rouge, Vignerons de Saint-Saturnin, Languedoc

Une étiquette qui ne ment pas.



Je vous propose un bref article pour un bon plan qui mérite d'être signalé. Un bon vin, pas cher, dispo chez Delhaize, jolie bouteille, médaillé lors d'un concours féminin pour les personnes que ça rassure, et surtout avec des informations pertinentes sur l'étiquette, ce qui se fait trop rare en grande distribution. Bien qu'ils usent de qualificatifs un peu pompeux et enthousiastes "extraordinaire richesse", "explosion de bonheur"..., on retrouve effectivement bien la cerise, les épices dans un second temps. Un peu moins le cassis, pour ma part. C'est très sympa, bien vinifié, avec des tanins discrets. Pour les 13% d'alcool, ça reste tout de même facile et très digeste.

La température de service mentionnée, entre 16 et 18 degrés, est très importante dans ce cas-ci. Plus froid, vous ne tirerez pas grand chose de ce vin. Plus chaud, le fruité sera trop envahissant. Il accompagnera volontiers vos repas de tous les jours, et égaiera vos convives lors d'une petite bouffe entre amis.

J'aime bien taper sur les grandes surfaces quand ça se justifie, mais en restant objectif on y déniche aussi de temps à autre de bonnes surprises. Et à 4,89 euros le flacon chez Delhaize, pourquoi se priver?

Delhaize Wine World

Ma note globale: 78/100

Chinoiseries vineuses

Ah, le vin dans les restaurants chinois... tout un art! Je vais vous relater dans cet article l'aventure qui m'est arrivée hier soir avec la bouteille qui a accompagné notre fondue.

Vous le savez certainement, la carte des vins dans les restaurants asiatiques de la région nous laisse souvent l'embarras du choix, voire dans l'embarras tout court. On y trouve de tout, un tas d'appellations, mais souvent sans aucune précision concernant le domaine ou le millésime. Le nom du vigneron? Allons, allons... n'y pensez même pas! C'est un peu comme si, sur la carte des desserts, on vous laissait le choix entre gâteau, glace ou tarte. Kèk'ya d'dans? Kinder surprise!

J'avais des envies de Bourgogne en cette fin de mardi. Il n'y avait que deux possibilités dans le budget que je m'étais fixé, un pinot noir vieilles vignes, ou un Passe-Tout-Grains. Connaissant moins bien les PTG, et en sachant qu'il était proposé à 18,90E, deux euros de moins que le Pinot, je me suis rué sur ce second choix.
L'apéro englouti et le plateau de krupuk sérieusement malmené, il est temps pour la serveuse d'apporter le col. Je goûte, et ça commence mal. Un peu mal à l'aise, mais sûr de mon fait, je constate un vilain goût de bouchon. Je demande tout de même l'avis de ma compagne à table, avant de gentiment remballer la bouteille, c'était imbuvable. On est pas là pour se rendre malade. Ce sont des choses qui arrivent, et la serveuse ne fait aucune histoire.



Puisque je suis têtu, je reste vissé sur mon Passe-Tout-Grains et je redemande la même chose en remplacement. C'est à ce moment-là que j'apprends qu'on est sur du 2002. Onze ans de vol, le pépère. Quand on sait qu'en général, ces Bourgognes légers sont à consommer jeunes, dans les 2-3 ans, on pourrait paniquer. Mais puisque je me fiche pas mal des stéréotypes, je me réjouis de cette chance qui m'est offerte, celle de décortiquer un ancêtre...

Premier soulagement, la bouteille est clean cette fois. Au nez, ça sent l'antiquaire: la terre, la cave, la poussière, le champignon, vaguement. Je vous jure que ce n'était pourtant pas désagréable. Le vin était juste très, très fermé. En bouche, premières gorgées, on a tout d'abord un rappel de ce qu'on vient de humer. "Pas top". Ensuite, on constate une acidité assez forte. "Si c'est du vinaigre, c'est du bon!" Il y a de la matière, une certaine charpente qui se dessine petit à petit. En mâchant le vin, plusieurs secondes, les notes de fruits commencent à poindre. Ces notes de cerise prennent pleinement le contrôle en fin de bouche. "Sympa!" Finale courte.



Donc, en résumé, si on se contente de boire simplement, qu'on avale rapidement ses lampées, on trouvera ça assez moche, voire passé. En revanche, si on fait tourner en bouche, on va tranquillement réveiller le fruit pour profiter des caractéristiques du Pinot Noir saupoudré de Gamay. A 10-15 secondes la gorgée, ce vieux Passe-Tout-Grains n'est pas pour les gens pressés. Ça tombe bien, je mange très lentement. Et j'en suis récompensé. Le vin ne va pas cesser de s'ouvrir tout au long du repas. A chaque verre, le temps nécessaire pour appeler la cerise diminue, la finale s'allonge, le nez devient plus aéré, plus franc, presque sexy. Il aura fallu deux heures pour que ce vin me livre tous ses secrets. Si j'avais su, j'aurais demandé à ce qu'on me le carafe.
Ce n'est pas un grand vin en définitive, et il était certainement très différent dix ans plus tôt, mais le fait d'avoir pris le temps de communiquer avec lui me l'a fait apprécier pleinement, et c'est ce qui compte.

Une bien belle expérience, en tout cas. Aucun regret. Je n'ai aucune information sur l'état sanitaire de la cave du restaurant, et étant donné la première bouteille bouchonnée, on peut penser que ces flacons n'ont pas été conservées de façon optimale, et donc qu'il doit y avoir des différences assez marquées d'une bouteille à l'autre, pour ceux qui voudraient tenter l'aventure au China Town, à Verviers, place verte. Très bonne fondue chinoise, soit dit en passant. Ce sera toujours ça de pris si vous n'avez pas la même chance que moi au tirage!

Pas de note globale cette fois. Je suis totalement incapable de noter ce flacon. Tantôt 51, tantôt 75, selon que je pense à l'analyse organoleptique ou au plaisir éprouvé. La vérité se situe sans doute au milieu.
Pas de site non plus à vous proposer, le domaine semble avoir disparu de la circulation!

Cuvée "Ame d'Antan" 2007, rouge, Patrick Lambert, Chinon, Loire

Quelle classe!

Acheté au Salon des Vins de Remouchamps après dégustation sur place en mars 2013, 15 euros.
Ouverture le 25 octobre 2013.

C'est un grand jour! En effet, je vais vous commenter ce lundi, pour la première fois, un vin... médaillé. Liger d'argent au Concours des Vins de Loire 2011. Ne me huez pas, s'il vous plaît. D'abord, parce que ce n'est pas pour le macaron que j'ai choisi ce nectar. Je me suis rendu compte au touché qu'il y en avait un ce week-end. Et pour une fois, ce n'est vraiment pas volé. Ensuite, parce qu'un vin médaillé n'est pas forcément une arnaque. J'ai bu de véritables cochonneries affublées d'or ou d'argent, comme je suis parfois tombé sur des vins très appréciables. C'est une loterie pur et simple. Fuyez si le vendeur ou le conseiller-vin du magasin se sent obligé de mettre cet argument en avant pour vous refiler une bouteille.
Si il existe de nombreux concours bidons et anodins, il y en a par contre qui peuvent bénéficier d'un certain crédit, et celui des Ligers de la Loire en fait partie. Dans la grande majorité des cas, les médailles servent à booster les ventes en grande distribution, que la qualité soit au rendez-vous ou pas. Mais pour trouver les vins de Patrick Lambert, ce n'est ni au Delhaize ni au Colruyt qu'il faut courir, c'est directement au domaine ou dans les salons des vins qu'il faut se promener. A peine 6,5 hectares de vignes pour ses diverses cuvées, cela nous donne une production d'environ 2000 bouteilles pour l'âme d'antan que je vous présente ici. De la qualité et pas de la quantité, merci!



Au nez, c'est très séduisant. Un parfum mené par le boisé, dû à l'élevage en fût durant 12 mois, sans excès. On y décèle aussi quelques notes fruitées. C'est un des grands points forts de ce Chinon. Je ne me lasse pas de faire tourner le verre pour le respirer pleinement. En plus, ça aide à conserver le nectar dans la bouteille un peu plus longtemps!
En bouche, le cabernet franc s'installe. Les arômes boisés s'effacent au profit des fruits (cassis, myrtille), des fleurs (violettes), des feuilles. Les tanins sont bien présents, sans agressivité, et soutiennent le vin en bouche du début à la fin tout en souplesse.
La finale réchauffe un peu l'arrière du palais. C'est rassurant, c'est assez long. Un vrai vin d'automne, en fin de compte. A siroter peinard, pour lui-même ou sur un plat délicatement préparé. Pour les longues soirées d'hiver, on choisira peut-être des vins plus robustes, mais on a déjà une certaine puissance ici, de l'ampleur et de la finesse en même temps. Bon équilibre.

En pleine force de l'âge en 2013, je serais curieux de le laisser vieillir un peu pour voir si il pourrait apporter encore quelque chose de plus, mais vu qu'il ne m'en reste qu'une bouteille, c'est compromis. A suivre!

Vous trouverez quelques infos sur les autres cuvées de Patrick Lambert par ici.

Ma note globale: 88/100

Cuvée Première 2012, rouge, Domaine des Terres Dorées, Jean-Paul Brun, Beaujolais

Un orgasme fruité!

Acheté à Sourbrodt sans dégustation préalable le 19 octobre 2013.
Ouverture le 23 octobre 2013.

Bon, je ne vous cache pas que c'est avec un zeste d'appréhension que j'ai débouché cette bouteille. Un mauvais réflexe qui est dû, d'une part au fait que peu de Beaujolais m'ont réellement emballé jusqu'à présent, d'autre part parce que la lecture de l'étiquette n'est pas rassurante au premier abord: "possibilité de léger dépôt, à conserver au frais, à consommer rapidement après débouchage..."
Mais, ce n'est que le premier abord! Parce que cette étiquette nous apprend aussi que ce vin a fermenté naturellement avec les levures présentes sur la peau du raisin, et, ô miracle, qu'il contient très peu de sulfites. Ce bijou de terroir a donc toutes les qualités requises pour être considéré comme un vin "nature".



Le nez sur le goulot juste après l'ouverture, je constate une briève odeur terreuse, humide. Mais c'est l'affaire de quelques secondes, ce petit désagrément s'éclipse très rapidement et dès le premier verre, je n'y pense même plus. Le vrai nez de ce Beaujo 100% gamay est là, du fruit, simple et efficace. On ne se casse pas la tête ici (le vigneron l'a fait pour nous). La dominante est la cerise, encadrée par d'autres petits fruits rouges ça et là. Nez explosif, et en bouche, au niveau des arômes, c'est pareil.
Le fruité m'accompagne du début à la fin. Je remarque une extraordinaire légèreté au niveau de la texture, un vin magnifiquement digeste, grande buvabilité. L'acidité est assez forte cependant, il faut le savoir. On parlera donc de vin légèrement déséquilibré à ce niveau, parce que les tanins sont très discrets et que l'alcool est doux (12%), mais ce n'est pas du tout rebutant, c'est davantage un constat qu'un reproche.

J'avale ma lampée, et je pense avoir fait le tour. Mais c'est pourtant à ce moment-là que je me fais renverser. En effet, lors du final, le fruité rejailli de manière assez fulgurante, comme une sorte de deuxième vague, voire d'une troisième si on considère celle du nez. Quel choc! J'ai déjà connu de longues finales complexes et persistantes, et j'adore ça, mais ici, c'est surtout le regain d'énergie qui est spectaculaire, et à mon avis, très rare, voire inédit pour un vin entre 6-7 euros! Et quand on sait que ce petit miracle se reproduit à chaque gorgée, c'est vraiment jouissif.



Nous sommes donc en plein dans la catégorie des vins de plaisir, jeunes et fruités. Vous constaterez d'ailleurs des similitudes dans mon commentaire consacré au Saumur-Champigny de Thierry Germain. Ce ne sont pas les mêmes vins, mais ils partagent le même esprit. Si vous cherchez un vin plus diversifié, plus corsé, il est évident que vous ouvrirez autre chose. A chaque vin son occasion. Mais si vous voulez passer un agréable moment en toute simplicité (en solo ou à l'apéro, voire sur un repas léger...), cette Cuvée Première vous séduira, je vous le garanti!

Vous en trouverez aisément à la vinapothèque du Millésime à Sourbrodt, que je ne saurais trop vous recommander.

Le Millésime

Les créations de Jean-Paul Brun sont nombreuses, et je les goûterai dès que l'occasion s'en présentera. Parmi les ovnis, citons le "FRV 100", des bulles 100% Gamay! A tester au moins une fois dans sa vie. C'est hyper-léger, 7% d'alcool, ça descend également tout seul, je trouve la texture des bulles remarquable, un fruité abondant. Par contre, un taux de sucre élevé qui ne m'a pas emballé, je l'avoue. Mais si vous n'aimez pas le brut ou le non-dosé, que vous avez des affinités pour la Clairette de Die, foncez! L'étiquette est excellente, pleine de jeux de mots, un sujet de conversation à elle toute seule avant même d'avoir goûté le breuvage!

Domaine des Terres Dorées

Ma note globale: 87/100

Edelfruit 2009, Edelzwicker, blanc sec, domaine Mauler, Alsace

Une belle surprise!

Acheté en mai 2012 à Spa après dégustation, débouché le 18 octobre 2013.

C'est lors de l'inventaire de ma petite cave que je suis retombé sur ma dernière bouteille de ce domaine de 14 hectares situés dans les environs de Beblenheim. Ce ne sont pas les vignerons les plus connus d'Alsace, loin s'en faut. Et pourtant, selon les millésimes, il y a des trésors cachés parmi leur vaste gamme. C'est avec eux que j'ai découvert le sylvaner, par exemple.

Mais c'est bien d'Edelzwicker dont je vais vous parler aujourd'hui. Un assemblage qui n'a pas très bonne réputation et qui est dédaigné au profit des Riesling, Gewurz et autres appellations phares d'Alsace. Dans la potion qui nous préoccupe, nous retrouvons du Gewurztraminer et du Muscat pour la dimension aromatique, ainsi que du Pinot Blanc et du Sylvaner pour complexifier la structure.



Au nez, c'est très exubérant. On se laisse envahir par le fruit (agrumes, oranges confites...) et les épices (girofle). On le hume longtemps parce que ça vaut la peine. C'est le muscat qui surnage et qui domine légèrement, mais le gewurztraminer reprend la main en bouche. C'est très gras, assez complexe. Il y a un peu de perlant dont on peut aisément se débarrasser avec l'aération si on aime pas ça, mais c'est bienvenu et à mon avis nécessaire pour ajouter un peu de fraicheur à ce vin qui en manque un brin, c'est le seul reproche que je pourrais lui faire. 12% d'alcool, c'est gentil. La finale par contre est d'une rare longueur, c'est le grand point fort de ce blanc à mon sens. Il a quatre ans et il est à son apogée. Une vraie petite gourmandise!

C'est ça la merveille de la découverte des vins. La surprise et le plaisir en sont d'autant plus grands quand on n'attend rien de particulier de la bouteille qui nous fait face. Peu importe sa provenance, Nord, Sud, Est, Ouest, si le terroir est de qualité, si les vignerons pouponnent leurs vignes et leurs fruits avec application et savoir-faire, le résultat sera forcément digne d'intérêt et ça se sentira dans le verre.

Un petit coup d'œil sur le site du domaine Mauler?

Ma note globale: 85/100, et je l'assume!

Teran 2008 barrique, rouge, Franc Arman, Istria, Croatia

Achat à Rijeka sans dégustation préalable fin juin 2013 prix entre 17 et 19 euros.
Dégusté le 15 octobre 2013.

De l'excellent travail!

J'ai embarqué de jolies pépites dans mes valises lors de mon dernier voyage au nord de la Croatie. D'habitude, je m'arrêtais à l'Ožujsko, bière locale que j'affectionne tout particulièrement, et aux eaux-de-vies locales telle la šljivovica. Mais cette année, je me suis aventuré sur le terrain du vin croate, avec grand plaisir!

Si vous proposez ce vin à vos convives lors d'une dégustation à l'aveugle, surtout si vous ne mentionnez pas la Croatie, vous en perturberez plus d'un. Parce qu'ils ont fait des miracles chez Franc Arman avec ce très ancien cépage qu'on trouve en Istrie et en Slovénie en le vinifiant soigneusement, afin d'y apporter leur propre signature.



Nous avons tout d'abord un nez de type bordelais, un peu vanillé, suite à un élevage bien dosé de douze mois en fût de chêne, mais derrière on renifle également un soupçon d'épices. Et c'est lors de l'entrée en bouche que le cépage Teran s'exprime le plus clairement dans ce vin à mon avis. Tabac, feuilles sauvages, c'est très végétal. Le fruit nous surprend ensuite sans y toucher, (fraises, framboise). Tout cela en parfaite harmonie. Si les arômes sont plutôt sauvage, la structure du vin est davantage dans la finesse plutôt que dans la fougue. C'est très délicat, peu tannique, et c'est là la vraie surprise, puisque le Teran donne en général des vins assez corsés. L'équilibre est excellent, il y a une pointe d'acidité qui surnage, c'est loin d'être désagréable et ça me laisse penser que ce 2008 peut encore vieillir deux ou trois ans sans aucun risque. La finale est honnête, pas le point fort de ce joli rouge mais tout de même appréciable.
Nous l'avons entamé sur un steak flambé au poivre vert, parce que je m'attendais à un breuvage assez costaud (bien qu'il ne titre qu'à 13,3% d'alcool), mais ce fut tout l'inverse. Ce n'était pas le mariage idyllique attendu, mais ça tenait la route malgré tout. Ceci dit, c'est en le savourant pour lui-même par la suite que j'ai pu prendre la pleine mesure de ce flacon.



Le vin croate est en pleine bourre. Leur adhésion à l'Europe ne peut normalement que faciliter l'exportation de leurs produits vers nos contrées. Il y a pléthore de cépages autochtones qui méritent d'être découverts, et des vignerons talentueux qui émergent pour privilégier la qualité à la quantité. Les préjugés sont tenaces, et il faudra encore un peu de temps pour que la production croate se trouve un public dans les grands pays vitivinicoles ou dans un pays comme le nôtre, où tout un chacun a ses habitudes. Mais il y en a qui prennent le train dès son départ, c'est le cas de Jean-Pierre Duyck, qui est tombé en amour avec ce pays, et qui nous ramène diverses bouteilles en Belgique. Il se fera un plaisir de vous en faire découvrir quelques échantillons lors de divers salons du vin en Wallonie.

Plus d'informations sur le site de sa boutique:
Au Clos d'Auceline

Et enfin, le site de Franc Arman, producteur qui propose plusieurs autres vins de cépages tels le pinot gris, le Chardonnay, le Malvasija ou le Dolcetto en blanc, ainsi que du Cabernet Franc en rouge:

Franc Arman

Ma note globale: 87/100

mardi 18 février 2014

Roaix rouge 2010, Cave de Vaison la Romaine, Côtes-du-Rhône-Villages

Force est de constater que j'ai tout de même progressé au cours de cette année 2013... J'ai acheté ce vin lors de l'été 2012, après dégustation en magasin au cours d'une semaine de vacances dans le Vaucluse. Je n'avais pas non plus été transcendé à l'époque par ce breuvage, mais ça restait plutôt bien fait et j'étais encore mal à l'aise de quitter un établissement offrant la dégustation sans rien y acheter. Une petite erreur de débutant, qu'on commet lorsqu'on est trop gentil et qu'on ne connait rien à l'appellation dont il est question. Je ne me souviens pas exactement du prix, mais il était proposé entre 5 et 6 euros.



Roaix, c'est la plus petite appellation des Côtes-du-Rhône village en terme de quantité. Pas loin de Rasteau. On y produit du rouge en grande majorité, dont certains font de très bons vins de garde. Celui que j'ai dégusté ici ne semble pas faire partie de cette catégorie et je pense qu'il n'est pas très représentatif de ce terroir.

Pour les cépages, c'est un traditionnel duo Syrah-Grenache où la Syrah domine à hauteur de 80%. Au nez, contrairement à ce que vente l'étiquette "nez expressif", c'est sans doute l'un des vins le plus discret que j'aie rencontré jusqu'à présent. La dominante est vaguement fruitée. En bouche, c'est relativement agréable. Des tanins souples, aucune agressivité. L'acidité est peu élevée, l'alcool n'est pas davantage ressenti malgré les 13,5%. J'ai donc tout de même envie de le qualifier d'équilibré, mais avec un centre de gravité très bas.
Quelques petites notes épicées viennent titiller le fruit rouge, quand on cherche bien. Mais ça reste très classique.
La finale est assez longue par contre, et c'est ce qui a attiré mon attention, aussi bien lors de la dégustation sur place que celle réalisée tout récemment.

Un peu frustré par la timidité du nez, je me suis amusé à le carafer, juste par curiosité, afin de concentrer les arômes. Pas de miracle, mais j'ai constaté une légère amélioration tout de même en le humant au creux de la carafe.



C'est donc un vin pour accompagner un repas de tous les jours, il ne risque pas de perturber outre mesure les saveurs du plat. Il y a très peu de plaisir à en tirer lorsqu'on le boit pour lui-même. En présentant ce vin, je souhaitais juste attirer votre attention sur le fait qu'un vin peut être peu intéressant, pauvre en qualités gustatives, sans toutefois être mauvais. Et ça vaudra toujours mieux qu'un vin défectueux ou mal fabriqué!

Un petit tour sur le site de la Cave La Romaine

Ma note globale: 65/100

Viré-Clessé blanc 2011, Delhaize Groupe, Mâconnais, Bourgogne

L'achat de vin en grande surface, ce n'est pas ma tasse de thé (ce serait dommage d'ailleurs, puisqu'on parle de vin)! Pourtant, c'est très amusant, voire grisant de se promener au milieu de ces centaines de bouteilles en provenance de tous horizons. Crus bourgeois, grands vins de Bourgogne, vins exotiques du Chili ou d'Argentine à des prix si bas qu'on se sent presque coupable de les laisser sur place. C'est de la poudre aux yeux, ni plus ni moins. Bien davantage de déceptions que de bonnes surprises, lors de mes achats en grande distribution. A moins de savoir réellement ce qu'on veut, en consultant au préalable les catalogues de nos chères enseignes. Emporter une bouteille chez Delhaize ou Carrefour, ça se prépare à l'avance. Parce qu'un achat impulsif sera décevant neuf fois sur dix, l'impact du marketing et des étiquettes est considérable. Vous n'avez pas non plus l'occasion de déguster le flacon convoité, sauf lors d'actions spéciales.
Les bons plans existent, mais ils sont noyés parmi de très mauvais.

Mais Delhaize a son propre labo, et donc son propre service de mise en bouteille, ce qui lui permet d'offrir des produits à prix très doux. Le jeu en vaut-il la chandelle? A mon avis "oui", mais uniquement si vous avez besoin de vins en quantité un peu plus importante, pour vos réceptions, vos repas entre copains... Rien ne vaut le travail pur du vigneron quand on souhaite vraiment se faire plaisir!

Concentrons-nous maintenant plus précisément sur ce Viré-Clessé... C'est une AOC toute jeune puisqu'elle n'est reconnue que depuis 1999. On n'y produit que du blanc, Chardonnay. Le nez est en retenue, assez conventionnel mais très agréable, à dominance de fruit légèrement acidulé, la pomme vient à l'esprit.

En bouche, je reste un peu sur ma faim quant à la complexité et la typicité du vin. C'est bon, c'est relativement bien équilibré, mais c'est très classique, presque sans âme. C'est assez gras, voire onctueux, un vin qui fait saliver, c'est pourquoi je m'interroge sur la quantité de sucre ajoutée par rapport à l'acidité perçue au nez mais assez ténue en bouche. Les étiquettes ne nous disent pas tout, elles sont là pour vendre!

La finale reste toutefois assez appréciable, et plus longue que ce que j'avais estimé étant donné les étapes précédentes. L'alcool ressort et réchauffe très légèrement la bouche au finish. Il n'y a pas d'élevage en fût donc on reste sur la même palette fruitée tout du long. Et hormis quelques petites notes dérangeantes mais fugaces lorsqu'on fait voyager le vin en bouche, c'est sympathique.

Pour terminer, je conseille de consommer ce vin assez frais, pour l'apéro par exemple, après élevage de quelques heures au frigo. Inutile de le conserver, il n'y a pas grand chose à aller chercher avec quelques années de plus. Mais un Bourgogne blanc, à 6,65E/bouteille, 5,32/bouteille si vous l'achetez par carton de six durant la foire aux vins en cours, moins la consigne (!), c'est cadeau.

Je vous présenterai un de ces jours l'offre Viré-Clessé de chez Colruyt en guise de comparaison, à votre avis... qui va l'emporter?

Delhaize Wine World

Ma note globale: 73/100

Barolo Bricco Riund 2005, Cascina del monastero, Piémont, Italie

Il y a des bouteilles qui vous font tout oublier, y compris le temps qui passe. Ce Barolo en fait partie. Il vous emprisonne entre ses bras puissants le temps d'un voyage au cœur de l'univers des saveurs. Ce fut un grand moment, j'en suis encore tout chamboulé rien que d'y penser. Je ne peux vous communiquer aucune information sur son prix, d'une part parce que c'est un cadeau qu'a reçu mon paternel, je l'ai dégusté là-bas le week-end dernier en fin de repas (même le dessert n'a pu m'en détourner), d'autre part parce qu'il est très difficile à trouver. En fouillant sur la toile, je n'ai pu dénicher qu'un millésime 2003 de ce Bricco Riund vendu en Allemagne, pour 25 euros, ce qui me laisse penser que le 2005 est un Barolo abordable quand on sait que la plupart naviguent entre 30 et 50 euros, certains renommés flirtent avec la barre des 100 euros, ce qui en fait donc un rapport qualité/prix phénoménal, à condition évidemment de pouvoir mettre la main dessus!



Qui dit Barolo dit cépage Nebbiolo. Ca vieilli extrêmement bien. Et ça doit vieillir d'ailleurs, 10, 15, 20 ans si on en a le courage. Il faut laisser le temps aux tanins surpuissants de fondre un peu et aux arômes de se développer. Parlons-en de ces arômes, ce breuvage piémontais est très complexe, vous pourrez y retrouver plein de parfums: du fruit, des fleurs, du boisé. Au nez, c'est superbe. L'élevage en fût de chêne, qui est étalé sur plus de trois ans, est très réussi, et très présent, il m'a fait un peu penser aux odeurs qu'on retrouve dans certains cognacs. Sinon, le nez est également terreux, un petit côté "plasticine" (la classique, pas celles de chez Play-Doh!)

Après avoir longuement reniflé l'animal, le moment est venu d'y planter les lèvres, c'est à cet instant qu'on décolle vraiment. Presque au sens littéral tellement les tanins sont soutenus, tout en restant totalement digestes. Épatant. Au fur et à mesure des gorgées je décèle pêle-mêle des arômes de fraise, de melon, des notes mentholées (chlorophylle). Certains convives ont repéré la rose, je suis passé à côté. J'ai encore du mal à identifier les arômes floraux malheureusement. Mais la rose est une caractéristique assez courante dans les Barolos. En ce qui concerne la texture, rien à redire sur un équilibre remarquable, l'acidité est bonne, et on a encore à faire à un volume de 14,5%. La finale est donc harmonieuse, d'une longueur satisfaisante. De toute façon, à quoi bon reposer son verre tant que ce nectar précieux s'y trouve?

Le site de la Cascina Del Monastero (en anglais)

Ma note globale: 92/100

Saumur Champigny rouge 2011, Thierry Germain, Domaine des Roches Neuves, Loire

Cette dégustation se déroule pour une fois hors de mes meubles, lors d'une escapade au restaurant "La Tête de Bœuf" du côté de Deigné.
Alors que notre serveur, un peu perdu mais très sympathique, nous propose la carte des desserts en reprenant les assiettes de nos entrées (je croyais à une excellente blague, mais il était sérieux!), j'attends avec impatience le Saumur Champigny que nous avons choisi parmi une sélection intéressante et originale, mais dont aucun flacon ne s'obtient pour moins de 30 euros dans ce restaurant. Too much.

J'adore les blancs de Loire, le cépage Chenin est un de mes chouchous. En revanche, je connais beaucoup moins bien les rouges de cette région. C'est l'occasion de se lancer. 100% Cabernet Franc, cépage roi du Saumur Champigny. Ce sont généralement des vins réputés pour leur grande garde, mais ce vin "plaisir" a été vinifié de façon à pouvoir en profiter beaucoup plus tôt.



Si je ne devais garder qu'un mot pour décrire ce vin, ce serait crescendo. Le nez me laisse un sentiment mitigé au premier abord. Assez caractéristique des vins jeunes, ce n'est pas ce que je préfère. C'est juste une question de goût, je ne veux pas dire par là qu'il n'a aucun intérêt.
En revanche, le fruit est déjà présent, et il ne vous lâchera pas du nez au gosier. Le nez est discret donc, avec une touche de griotte. En bouche, ça commence à devenir sympathique. Un vin léger, souple, vraiment facile à boire, bien qu'il cache bien son jeu avec ses 13% d'alcool. Les tanins sont tout doux. Vin sur le fruit comme je l'ai déjà précisé, on peut reconnaître la mûre, la myrtille en plus de la griotte. L'acidité est assez forte mais ça ne perturbe pas particulièrement l'équilibre du vin. Le boisé de l'élevage en fût se remarque peu, ou en tout cas se fond bien dans le décor gustatif. La finale est jolie, bien maîtrisée, sans accroc. D'une longueur moyenne, mais suffisante pour patienter jusqu'à la prochaine gorgée. C'est le genre de bouteille que vous serez surpris de trouver sèche très rapidement, tellement ce vin se boit "facile".

Pas toujours évident de trouver un vin avec une forte personnalité dans nos restos, à prix correct s'entend, mais celui-là, c'est vraiment un bon plan. J'y ai pris tellement de plaisir que j'ai commandé ce vin en ligne ainsi que quatre autres cuvées du domaine de Thierry Germain, j'aurai donc l'occasion de vous les présenter une par une. Vous pouvez les trouver aisément en Belgique en passant par le site: Espace Vin Pirard

Il a accompagné de l'excellente viande grillée ce samedi, ce n'est pas l'accord parfait mais ça tient la route.

Signalons, pour terminer, que ce domaine de 22 hectares a été reconverti en biodynamie. Ça gonfle un petit peu les prix, certes, mais ça donne souvent des produits très purs, inoffensifs pour le crâne, loin des productions industrielles qui jonchent les rayons vins de nos supermarchés.

Pour aller plus loin, surfez sur le site du domaine.

Ma note globale: 82/100

lundi 17 février 2014

Merlot 2010, Vitis Metamorfosis, DOC Dealu Mare, Romania

La France, toujours la France... hé bien non, pas cette fois! Même si le vin dont je vous parle ici est issu d'un cépage international, 100% Merlot. Ce cépage est réputé pour être un peu moins tannique que son copain d'assemblage le cabernet sauvignon par exemple, mais ce Vitis Metamorfosis fait selon moi mentir cette coutume.

En plongeant le nez au creux du verre, je suis accueilli par de charmantes notes de fruits (cerise, framboise, prune...), ainsi que par le côté boisé, puisqu'il s'agit aussi d'un vin élevé en fût de chêne. Nez ouvert, c'est intéressant.



En prenant une petite lampée en bouche, je perçois tout d'abord une texture d'une douceur peu commune pour un vin jeune, mais l'astringence due en majeure partie aux tanins s'installe progressivement lorsque je fais tourner le rouge en bouche et que je le mâche, jusqu'à rendre le vin un peu rude, rugueux. Je pense que si on le laissait mûrir trois ou quatre ans de plus au sein de sa cave, il s'assagirait et on aurait droit à un breuvage très plaisant parce que l'acidité et le sucre me semble faire bon ménage. A noter un taux d'alcool de 14,5%, ce qui ne gâche rien pour son potentiel d'évolution.
Je ne conseille donc pas de le boire seul en 2013 sauf bien sûr si vous aimez ce qui est bien corsé, mais plutôt de l'accompagner d'une viande "simple". C'est un vin qui porte bien son nom, il est relativement passe-partout donc il y a un bon potentiel de mariage avec divers plats, ce qui n'est pas vraiment mon domaine. Si vous le buvez en accompagnement d'un plat relevé par exemple, la sensation de piquant sera exacerbée par l'astringence du vin (on aime ou on aime pas!)
Après plusieurs gorgées, le temps de faire connaissance et de s'apprivoiser, je constate une longueur en bouche très respectable ainsi qu'une petite touche épicée en final. En résumé, un merlot un peu nerveux, mais une belle réussite tout de même.



La Roumanie fait partie de ces pays noyés sous la popularité des grandes nations européennes du vin (France, Espagne, Italie...) mais qui regorge pourtant de bien jolis trésors, et au-delà des cépages classiques il y a des variétés locales à découvrir! Voilà de quoi remplir vos verres avec un peu d'originalité.

Pour aller plus loin, voici le site officiel
en anglais

Plus important encore, une excellente adresse pour vous le procurer en Belgique:
Transylvania Wines

George Tirgovisteanu de chez Transylvania est un monsieur très sympathique qui en connaît un rayon sur ses produits, de nombreuses années de métier à son compteur, il sera d'excellent conseil si vous le croisez lors d'un salon ou d'une foire aux vins.

Ma note globale: 80/100

Cuvée Baptiste 2010, domaine La Croix Sainte Eulalie, AOC Saint-Chinian rouge, Languedoc

Décrire un vin n'est pas une tâche aisée, surtout lorsque l'on se retrouve nez à nez avec la cuvée Baptiste. Il s'agit d'un vin d'assemblage de Syrah 50%, grenache 20%, Mourvèdre 20% et Carignan 10%, mourvèdre et Carignan étant deux cépages que j'apprécie beaucoup.
C'est un vin qui n'est pas très fruité,  je le qualifierai plutôt d'épicé, de boisé et de minéral. Au nez, tout comme en bouche d'ailleurs, le boisé dû en bonne partie à l'élevage en fûts de chêne est au rendez-vous, juste ce qu'il faut, ni trop discret ni trop envahissant.



Dès l'entrée en bouche, on a droit à une attaque assez franche, qui laisse augurer d'un vin bien travaillé. Lorsqu'on laisse le vin voyager tout autour du palais, on prend la mesure de l'équilibre de cette cuvée. Les tanins sont déjà bien incorporés. Une petite sensation de piquant, très agréable. Pas d'agressivité particulière malgré le taux d'alcool assez élevé (14,5%). Le poivre, la réglisse, la vanille (bois) sont des notes épicées que l'on peut retrouver. La finale est honnête, relativement longue. Un vin généreux, d'une certaine complexité qui peut très bien se boire pour lui-même, mais qui fera merveille sur des grillades ou des viandes rouges de qualité.



La cuvée Baptiste, comme la plupart des autres cuvées du Domaine La Croix Sainte Eulalie, fait la part belle aux terroirs de Saint-Chinian. C'est un vin qui peut se boire sans problème dès à présent, mais qui gagnera sans doute encore à être conservé quelques années dans de bonnes conditions, jusqu'à six ou sept ans sans risque, mais sans doute davantage. Un bon vin de garde.

Ce domaine produit pas mal de vins rouges et blancs différents, le sommet reste selon moi la cuvée Jade avec son final impressionnant. Mais son prix dépasse légèrement les 20 euros (merci les accises...), donc Baptiste reste un bon compromis pour faire connaissance avec ces producteurs.

Plus d'infos sur le domaine et ses vins sur leur
site internet

Ma note globale: 83/100

En guise de préambule

Bienvenue, chers lecteurs!
 L'objectif principal de ce blog étant de vous présenter des vins de tous horizons et de vous transmettre les émotions qu'ils m'ont procuré, la moindre des choses serait de me dévoiler un peu auparavant.

Je m'appelle Julien, j'ai 29 ans. Je suis belge, non-voyant de naissance et mal-entendant depuis quelques années. Je me suis découvert un véritable amour pour le vin récemment, et celui-ci s'amplifie de jour en jour au gré de mes découvertes. Je me documente autant que possible, je suis des cours d'œnologie, j'arpente un grand nombre de salons des vins dans ma région afin d'aller à la rencontre des vignerons, et je déguste, forcément. De tout. Sans à priori. Des vins français ou étrangers, blancs, rouges, rosés, gris, jaunes, liquoreux ou avec des bulles. Je fonctionne au coup de cœur. J'apprends, au fil du temps, à mettre des mots sur ce que je ressens, et je n'aurai pour seul objectif ici que de partager avec vous mon ressenti par rapport à un vin donné, à un moment précis. Chaque vin est unique, chaque instant de la vie l'est aussi. Pour commencer, je vais rassembler ici les articles que j'ai publié sur Facebook l'année dernière.

Quelques petites explications:
- N'ayant que l'odorat et le palais à ma disposition, vous ne trouverez ici aucune information sur la robe et l'aspect visuel du jus de raisin fermenté. Je ne pourrai pas non plus vous proposer énormément de photos. Je vous promet toutefois de m'appliquer pour restituer le plus précisément possible en mots ce que j'ai vécu en compagnie des bouteilles évoquées.
- Dans un premier temps, mis à part quelques exceptions qui confirmeront la règle, je tâcherai de vous présenter chaque vin dans les même conditions, c'est-à-dire dégusté chez moi, pour eux-mêmes, et dans des verres identiques.
- J'utilise un système de note globale, sur 100, qui n'a qu'un intérêt très faible et qui constitue surtout un aide-mémoire pour moi, c'est avant tout le texte qui importe. Sachez que cette note représente essentiellement le degré d'émotion que j'ai éprouvé, l'originalité, la typicité du vin. Je ne note pas forcément la qualité pure ni le prix.

Voilà, je pense que vous disposez de toutes les clés nécessaires pour voyager avec moi au gré de ce blog. Je vous encourage vivement à poser vos questions en commentaires des articles, j'y répondrai de mon mieux et ceci pourra me donner des idées pour les prochains billets, vive l'interactivité!
Bonnes découvertes,
Julien