samedi 22 février 2014

Château Hauchat rouge 2006, vignobles Saby, Fronsac, Bordeaux

Un rapport qualité/prix plus qu'honnête.

Poursuivons le récit de notre virée lilloise avec le second vin déniché au Petit Caveau Sainte Catherine. Parmi les millésimes plus anciens, mon choix s'est porté sur un Fronsac 2006 du chateau Hauchat. Ce domaine appartient à une famille de vignerons, les Saby, solidement installée dans le Libournais puisqu'ils possèdent des propriétés un peu partout, dans des appellations connues comme Lalande Pomerol ou Saint-Emilion Grand Cru, mais aussi dans des territoires moins courants comme Montagne Saint-Emilion ou Saint-Georges Saint-Emilion. Ce Fronsac m'a coûté 6,50 ou 7,50 euros, je ne suis plus certain. Mais à ce tarif, je n'ai hésité qu'un quart de seconde.

Un 100% merlot élevé douze mois en barrique me tend les bras. Le bouchon, par contre, me file entre les doigts. Fait rarissime avec le Sommelier que j'utilise, il se brise en partie. Heureusement, j'ai réussi à tout extraire sans mal en m'y reprenant à deux fois. D'emblée, le nez sur le goulot est très prometteur, boisé à souhait, bordelais au possible. Ouf!



Un nez très "Merlot" aussi. Au premier verre, je distingue surtout beaucoup de fruit, un peu sauvage, type framboise. Un peu de cuir animal, discrètement. Les notes d'élevage sous bois sont très bien intégrées et ne font que tisser la trame olfactive. Expressif, sans être opulent.

En bouche, ça démarre en douceur. Un peu trop timide, d'ailleurs, ce qui me laisse à penser qu'il doit y avoir un léger déficit en acidité. On retrouve bien sûr du fruit tout au long de la gorgée, et les tannins font leur apparition en force, ce qui donne un regain de puissance au nectar. Vous vous souvenez peut-être du merlot roumain que j'ai présenté en début de parcours, hé bien c'est un peu le même genre d'astringence qu'on y retrouve, un peu "brut de décoffrage", mais l'ensemble est plus cohérent ici. La note finale est très marquée par la cerise et est d'une longueur remarquable! Le classique 13% d'alcool n'ajoute aucune lourdeur, c'est digeste.

Je me suis donc permis de le carafer deux bonnes heures. Une partie non négligeable des vins de Bordeaux apprécient ce traitement, et ce Hauchat n'a pas du tout rechigné, malgré ses 7 années de bouteille. Résultat, le nez n'a pas trop bougé vu qu'il était déjà bien ouvert, mais j'ai trouvé un velouté très agréable en bouche, moins d'agressivité qu'au départ, le vin s'est un peu assagi ce qui l'a rendu très agréable à boire pour lui-même, alors qu'à l'ouverture il était préférable de l'associer à une viande moyennement corsée. Preuve en est une fois encore qu'un bon vin s'apprivoise, et qu'il peut (et doit!) être envisagé sous divers angles.

En conclusion, j'ai envie de dire qu'on est pas tout proche de la finesse de certains grands crus classés de Bordeaux, mais le prix en est fort éloigné! D'où le compromis honorable évoqué ci-dessus. C'est toujours chouette de pouvoir proposer un 2006 à table sans se ruiner, et en plus, la garde ne lui fait pas peur.

Petite virée virtuelle au château:
vignobles Saby

Ma note globale: 84/100

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