mercredi 19 février 2014

Cuvée Première 2012, rouge, Domaine des Terres Dorées, Jean-Paul Brun, Beaujolais

Un orgasme fruité!

Acheté à Sourbrodt sans dégustation préalable le 19 octobre 2013.
Ouverture le 23 octobre 2013.

Bon, je ne vous cache pas que c'est avec un zeste d'appréhension que j'ai débouché cette bouteille. Un mauvais réflexe qui est dû, d'une part au fait que peu de Beaujolais m'ont réellement emballé jusqu'à présent, d'autre part parce que la lecture de l'étiquette n'est pas rassurante au premier abord: "possibilité de léger dépôt, à conserver au frais, à consommer rapidement après débouchage..."
Mais, ce n'est que le premier abord! Parce que cette étiquette nous apprend aussi que ce vin a fermenté naturellement avec les levures présentes sur la peau du raisin, et, ô miracle, qu'il contient très peu de sulfites. Ce bijou de terroir a donc toutes les qualités requises pour être considéré comme un vin "nature".



Le nez sur le goulot juste après l'ouverture, je constate une briève odeur terreuse, humide. Mais c'est l'affaire de quelques secondes, ce petit désagrément s'éclipse très rapidement et dès le premier verre, je n'y pense même plus. Le vrai nez de ce Beaujo 100% gamay est là, du fruit, simple et efficace. On ne se casse pas la tête ici (le vigneron l'a fait pour nous). La dominante est la cerise, encadrée par d'autres petits fruits rouges ça et là. Nez explosif, et en bouche, au niveau des arômes, c'est pareil.
Le fruité m'accompagne du début à la fin. Je remarque une extraordinaire légèreté au niveau de la texture, un vin magnifiquement digeste, grande buvabilité. L'acidité est assez forte cependant, il faut le savoir. On parlera donc de vin légèrement déséquilibré à ce niveau, parce que les tanins sont très discrets et que l'alcool est doux (12%), mais ce n'est pas du tout rebutant, c'est davantage un constat qu'un reproche.

J'avale ma lampée, et je pense avoir fait le tour. Mais c'est pourtant à ce moment-là que je me fais renverser. En effet, lors du final, le fruité rejailli de manière assez fulgurante, comme une sorte de deuxième vague, voire d'une troisième si on considère celle du nez. Quel choc! J'ai déjà connu de longues finales complexes et persistantes, et j'adore ça, mais ici, c'est surtout le regain d'énergie qui est spectaculaire, et à mon avis, très rare, voire inédit pour un vin entre 6-7 euros! Et quand on sait que ce petit miracle se reproduit à chaque gorgée, c'est vraiment jouissif.



Nous sommes donc en plein dans la catégorie des vins de plaisir, jeunes et fruités. Vous constaterez d'ailleurs des similitudes dans mon commentaire consacré au Saumur-Champigny de Thierry Germain. Ce ne sont pas les mêmes vins, mais ils partagent le même esprit. Si vous cherchez un vin plus diversifié, plus corsé, il est évident que vous ouvrirez autre chose. A chaque vin son occasion. Mais si vous voulez passer un agréable moment en toute simplicité (en solo ou à l'apéro, voire sur un repas léger...), cette Cuvée Première vous séduira, je vous le garanti!

Vous en trouverez aisément à la vinapothèque du Millésime à Sourbrodt, que je ne saurais trop vous recommander.

Le Millésime

Les créations de Jean-Paul Brun sont nombreuses, et je les goûterai dès que l'occasion s'en présentera. Parmi les ovnis, citons le "FRV 100", des bulles 100% Gamay! A tester au moins une fois dans sa vie. C'est hyper-léger, 7% d'alcool, ça descend également tout seul, je trouve la texture des bulles remarquable, un fruité abondant. Par contre, un taux de sucre élevé qui ne m'a pas emballé, je l'avoue. Mais si vous n'aimez pas le brut ou le non-dosé, que vous avez des affinités pour la Clairette de Die, foncez! L'étiquette est excellente, pleine de jeux de mots, un sujet de conversation à elle toute seule avant même d'avoir goûté le breuvage!

Domaine des Terres Dorées

Ma note globale: 87/100

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